Il s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée au Vatican à l’occasion de la publication de la lettre apostolique Sublimitas et miseria hominis, le 19 juin 2023. Ce texte du pontife, consacré au philosophe né à Clermont-Ferrand il y a exactement 400 ans, est l’occasion pour la France et le Saint-Siège de lui rendre hommage.
Le dicastère pour la Culture et l’éducation et l’Institut français Centre Saint-Louis ont coorganisé le 19 juin à Rome un grand colloque consacré à l’Auvergnat. Lors de la conférence de presse pour présenter cet événement, le président de l’institut français, François-Xavier Adam, s’est dit fier de cet honneur rendu à son compatriote, tout en soulignant l’universalité de sa pensée.
La Bibliothèque apostolique vaticane, pour sa part, a dévoilé à la presse quatre ouvrages précieux pour célébrer l’anniversaire du philosophe : une copie de la première édition des Lettres Provinciales (1656-1657); une copie d’une traduction en latin de ces Lettres (1658), faite par le théologien Pierre Nicole; un portrait miniature de Pascal datant du XVIIe siècle; et une première édition de son fameux ouvrage des Pensées (1670).
Ce dernier livre a été imprimé au blason de la famille Chigi et pensé comme un « livre de poche », a expliqué le bibliothécaire Pierre Chambert-Protat, soulignant son originalité. Mgr Mauro Mantovani, préfet de la Bibliothèque apostolique vaticane, s’est réjoui de braquer le projecteur sur les Pensées de Pascal, dans un monde qui a « besoin de cultiver une épaisseur de pensée ». Et de souligner aussi combien l’auteur de la fameuse citation « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », a su approfondir de nombreuses disciplines sans toutefois opposer la raison et le cœur.
Pour le cardinal Mendonça, Pascal fait partie de ces phares qui peuvent éclairer le chemin de l’homme contemporain. Sa philosophie, a-t-il souligné, « aide à trouver des chemins d’espérance dans le cœur de l’homme », confronté à « la vacuité, au rien, au néant » de son temps. Il a décrit les Pensées comme « un des grands chefs-d’œuvre de la pensée occidentale ».
Le pape François, a confié le cardinal portugais, est d’ailleurs capable de citer de mémoire plusieurs des réflexions contenues dans cet ouvrage. Le pontife apprécie en particulier « l’honnêteté » de Pascal et est un « profond admirateur » de l’homme et du mystique, a souligné le préfet, en rappelant l’attention toute particulière du Français pour les pauvres et les malades à la fin de sa vie.
Blaise Pascal, proche des jansénistes, et parfois présenté à ce titre comme un adversaire de l’Église, est « parfaitement catholique », a assuré le cardinal. « Il n’était pas un homme de partis », a-t-il insisté, tout en reconnaissant qu’il pouvait y avoir quelques questions sur certaines de ses pensées. Mais pas au point d’être « mises au ban », a-t-il insisté. (cath.ch/imedia/ak/cd/mp)
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