Le pape en Mongolie marque la renaissance de l’Église locale en 1992

La première visite d’un pape en Mongolie, du 31 août au 4 septembre prochain, marque la renaissance de l’Église locale en 1992. Le pape François se rendra dans ce pays majoritairement bouddhiste d’Asie centrale 31 ans après l’arrivée des trois premiers missionnaires, membres de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM), également appelés scheutistes.

Selon le Père Gilbert Sales, arrivé en Mongolie en 1992 peu après la chute du régime communiste, il n’y avait alors presque aucun catholique mongol dans ce pays de quelque 3,4 millions d’habitants, contre environ 1’500 aujourd’hui pour huit paroisses et 77 missionnaires. En 2016, le premier prêtre natif de Mongolie, le Père Joseph Enkh Baatar, a été ordonné à Oulan-Bator, la capitale.

Mgr Padilla, salué pour ses contributions au développement de l’Eglise en Mongolie

Selon le prêtre missionnaire en Mongolie, la venue prochaine du pape François dans le pays met à l’honneur les contributions des missionnaires qui ont travaillé pour la renaissance de l’Eglise locale il y a trois décennies. Le 4 avril 1992, les relations diplomatiques avec le Vatican ont également été rouvertes. Les trois missionnaires, les Pères Wenceslao Padilla, Robert Goessens et Gilbert Sales, sont arrivés deux ans après la chute du régime communiste, qui était à la tête du pays depuis 1924 et qui avait interdit toutes les religions.

Le Père Gilbert Sales, interrogé par l’agence Fides, a évoqué leur expérience missionnaire et salué la mémoire du Père Padilla, devenu le premier préfet apostolique d’Oulan-Bator. Mgr Padilla, d’origine philippine, a servi en Mongolie jusqu’à sa mort en 2018. Il est salué pour ses contributions au développement de l’Église en Mongolie.  

Consécration de la première église catholique en 1996

Selon le Père Sales, Mgr Padilla a tout donné à la mission d’évangélisation en Mongolie, faisant toujours confiance en Dieu et faisant de son mieux pour initier de nouvelles œuvres sociales et pastorales. Alors que les Pères Goessens et Sales sont repartis après quelques années, Mgr Padilla est resté. Le Père Goessens est retourné au Japon et le Père Sales, philippin comme Mgr Padilla, est devenu président de l’Université Saint-Louis de Baguio, aux Philippines.

En 1996, il y avait 150 fidèles en Mongolie

Quand ils sont arrivés en Mongolie en 1992, il n’y avait pas de catholiques mongols dans le pays à part quelques employés dans des ambassades étrangères à Oulan-Bator. Les missionnaires ont commencé à organiser des temps de prière chez les gens et à célébrer la messe dominicale à domicile. Alors que le nombre de croyant grandissait, ils ont loué une salle pour les célébrations. Des églises en brique ont été construites quelques années plus tard.

En 1996, il y avait 150 fidèles en Mongolie, qui ont célébré la consécration de la première église catholique dans le pays. Malgré une série de difficultés comme la pauvreté et un climat continental rigoureux, les missionnaires se sont efforcés de renforcer la présence de l’Eglise et d’évangéliser auprès des communautés nomades.

Attitude respectueuse envers les cultures locales

Dès le début, la communauté catholique a conservé une attitude respectueuse envers les cultures locales et les autres religions, prodiguant divers services aux plus défavorisés et marginalisés.

Mgr Padilla a invité des missionnaires étrangers qui sont venus d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine, afin de servir en Mongolie. Les groupes missionnaires ont lancé des écoles techniques, des orphelinats, des maisons de retraite, des cliniques, des foyers d’accueil pour les victimes de violences domestiques et des écoles maternelles. Ces services sont principalement concentrés dans les régions urbaines et offrent un soutien vital aux familles pauvres.

Mgr Padilla a ordonné le premier prêtre natif de Mongolie en 2016

En 2002, Mgr Padilla est devenu le premier préfet apostolique d’Oulan-Bator. Dès son ordination épiscopale, le 3 août 2003, il a accordé beaucoup d’importance au dialogue interreligieux. Il a tenu à maintenir de bonnes relations avec tous sans discrimination, afin de «témoigner de l’amour du Christ aux bouddhistes, aux autres chrétiens, aux musulmans et à tous les habitants de Mongolie». Selon le Père Sales, il est devenu un responsable religieux respecté par toute la population, notamment par les orthodoxes russes, les bouddhistes et les shamans.

Il a également mis l’accent sur l’accès à l’éducation. «Nous avons soutenu les élèves et les étudiants afin qu’ils puissent aller étudier à l’étranger, mais je souhaiterais qu’ils puissent obtenir une bonne éducation dans leur propre pays», a-t-il déclaré. Il a également encouragé les jeunes catholiques mongols à suivre la vocation au sacerdoce. Ainsi, le 28 août 2016, Mgr Padilla a ordonné le premier prêtre natif de Mongolie, le Père Joseph Enkh Baatar, alors âgé de 29 ans.

Le catholicisme n’est pas seulement une religion étrangère

La célébration a eu lieu dans la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul d’Oulan-Bator. «Nous avons besoin de plus de prêtres mongols, parce qu’ils sauront comment appliquer au mieux les enseignements du Christ et de l’Eglise dans notre pays», a confié le nouveau prêtre après son ordination. «Les Mongols comprendront alors que le catholicisme n’est pas seulement une religion étrangère, mais quelque chose qui est proche de leur tradition, de leur culture et de leur mode de vie».

En 2018, l’Eglise locale a fêté le 25e anniversaire de sa renaissance. Durant la cérémonie du jubilé, Mgr Padilla a rendu grâce pour les services rendus par les missionnaires en se réjouissant pour la communauté catholique en Mongolie, devenue «stable, avec une présence dans différents districts et différentes paroisses». Il est décédé le 25 septembre 2018 d’une crise cardiaque à l’âge de 68 ans. La petite Eglise locale a attiré l’attention l’an dernier, en 2020, quand le pape François a décidé de créer cardinal Mgr Giorgio Marengo, qui a succédé à Mgr Padilla. Les missionnaires en Mongolie ont salué la décision et l’appel du pape à aller vers les périphéries. (cath.ch/eda/fides/ucanews/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/le-pape-en-mongolie-marque-la-renaissance-de-leglise-locale-en-1992/