JMJ: mise à jour sur l’écologie intégrale

Aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Lisbonne, les jeunes Romands ont participé, dans la matinée du 2 août 2023, à une catéchèse «Rise Up» sur l’écologie intégrale du pape François. Le lien nécessaire entre respect de la Création, des autres et de soi-même a été spécialement relevé.

Raphaël Zbinden, envoyé spécial de cath.ch à Lisbonne

«Tout est lié». La maxime de l’encyclique du pape François Laudato si’ (2015) a résonné à Colares, le village de la banlieue de Lisbonne qui accueille les ‘jmjistes’ romands. Dans le stade de football local, alors que la brise marine rafraîchit encore l’atmosphère, le thème de l’écologie intégrale a été développé par plusieurs intervenants. Parmi eux, deux évêques français: Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, et Mgr Philippe Marset, évêque auxiliaire de Paris.

Comme l’a expliqué Paul Salles, animateur de l’événement, il s’est agi de décrypter les grands axes de l’encyclique, qui avait créé la sensation lors de sa sortie. «Rise Up» est le nouveau modèle de catéchèse pour les JMJ. Le concept invite les jeunes à réfléchir sur les thèmes majeurs lancés dans le pontificat de François: l’écologie intégrale, l’amitié sociale et la miséricorde.

«Cette catéchèse était surtout pour moi un rappel, car je suis très au courant de ce thème. J’ai entre autres participé à un spectacle sur Laudato si’. Mais j’ai aimé l’insistance mise sur le fait que la sauvegarde de la Création est pleinement liée à la relation avec Dieu.» Johan, Valais.

Une encyclique à la fois «triste et joyeuse»

Face à environ 200 jeunes Suissesses et Suisses auxquels se sont mêlés des Françaises et Français, la première «catéchète» n’a cependant pas été un prélat, mais une ‘jmjiste’: Louisa Schouwey, 24 ans, étudiante à l’université. Elle a rappelé les conclusions d’un travail de recherches réalisé au collège sur les enjeux de Laudato Si’. La Fribourgeoise a rappelé les grands principes de l’encyclique. Notamment le fait qu’il s’agit d’un texte vraiment radical, qui s’adresse à tous les habitants de la terre, qu’ils soient croyants ou non.

«C’est bien que l’on nous ait rappelé que nous avons le pouvoir de faire quelque chose pour la Création. Qu’il faut se lancer, faire le premier pas, et qu’après, Dieu nous aidera.» Danu, Genève.

Louisa Schouwey a rappelé que le pape François ne s’est pas cantonné à l’écologie, mais qu’il s’est engagé aussi sur la question sociale. Le pontife conditionne ainsi la sauvegarde de la Maison commune à la solidarité. Un élan qui doit cependant être soutenu par des valeurs, notamment le sens du partage. Il en ressort, selon l’étudiante, une encyclique «à la fois triste et joyeuse». Triste, parce qu’elle fait un constat sans concession de l’état de notre planète, mais joyeuse parce qu’elle porte l’espoir d’une possible conversion de l’humanité.

La confiance de Marie

La catéchèse a également mis en avant une petite équipe de jeunes Valaisans. Inspirés par Laudato si’, ils ont pris l’initiative de transformer un terrain à l’abandon au-dessus de Salins en «éco-lieu». Sur le site destiné à valoriser la biodiversité, les jeunes catholiques pratiquent notamment la permaculture. Ils ont relayé l’appel du pape aux jeunes de «sortir de leur canapé» et d’agir concrètement dans le monde.

Leur intervention a été suivie par deux minutes de silence permettant de méditer sur le passage de la Bible relatant la visite de Marie à Elisabeth, un épisode «emblématique» des JMJ de Lisbonne. Les participants se sont ensuite mis par petits groupes pour échanger leurs points de vue. «Marie y va sans réfléchir. Il est important de faire confiance à Dieu», lance un jeune garçon. «Oui, c’est comme aux JMJ, au début on est pas sûrs d’y aller, et finalement on se laisse guider et on découvre après tout ce que ça nous a apporté.»

«Je ne connaissais pas du tout l’écologie intégrale, donc j’ai appris beaucoup de choses. Cela m’a vraiment intéressée, ça m’a fait réfléchir aux petites choses que je peux faire à mon niveau, comme mieux recycler mes déchets, ou manger moins de viande.» Marilyn, Genève.

Nourrir la vie spirituelle

Mgr Rivière a, suite à cela, décrypté la thématique de la matinée. Evoquant la beauté des montagnes suisses, il a remarqué que la fonte des glaciers était la preuve du réchauffement climatique. «Ceux qui disent que cela n’existe pas sont des imbéciles», a martelé le prélat français. Il a rappelé lui aussi la corrélation entre écologie et foi, assurant que la première se nourrissait de la seconde. «L’écologie intégrale du pape François cherche principalement à nous faire sentir coresponsables de la Maison commune». L’évêque d’Autun a précisé que la sobriété heureuse prônée par le pontife n’était aucunement une apologie de la misère. Cette dernière «doit absolument être combattue, car elle empêche l’homme de vivre dans la dignité qui lui est propre.»

Le «Rise Up» s’est conclu par une messe présidée par Mgr Marset. L’évêque auxiliaire de Paris a notamment rappelé l’importance de la vie spirituelle. Cette dernière, à l’instar du souci pour la Création, ne doit pas être tenue pour acquise et toujours être nourrie, a exhorté l’évêque. «Certes tout nous est donné par Dieu, mais tout est fragile». (cath.ch/rz)

Raphaël Zbinden

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