JMJ: la fraternité expérimentée

Dans la matinée du 3 août 2023, les jeunes Romands aux JMJ de Lisbonne ont vécu leur seconde catéchèse, cette fois sur le thème de la fraternité, au coeur de l’encyclique du pape François Fratelli tutti (2020).

Comment vivre une véritable fraternité? Telle a été l’une des principales questions souelvées lors de la seconde catéchèse «Rise Up» vécue par les jmjistes à Colares, le village d’accueil des jeunes Romands, près de la capitale portugaise. Deux évêques canadiens ont apporté leur sagesse à cette édition, Mgr Yvan Mathieu, évêque d’Ottawa-Cornwall (Ontario), et Mgr Pierre Goudreault, évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (Québec).

La fraternité en action

Des exemples de fraternité mise en oeuvre en Suisse romande ont tout d’abord été présentés. Camille, responsable jeunesse au sein de l’association Verso l’Alto, à Sion, est venue expliquer le sens de son engagement. Dans ce café, des personnes en situation de précarité peuvent venir prendre pour une somme symbolique un repas chaud. Mais il s’agit principalement un lieu de vie, de rencontre et d’écoute.

Mgr Yvan Mathieu, évêque d’Ottawa-Cornwall (Canada), a participé à la catéchèse sur la fraternité | © Raphaël Zbinden

Toujours en Valais, Gauthier est venu présenter la démarche Christmas box. L’idée consiste à remplir une boîte en carton de denrées alimentaires non périssables pour une ou deux personnes, voire une famille, avant de l’emballer avec du papier cadeau. Les deux bénévoles ont témoigné de la dimension extrêmement enrichissante de leur activité, en contact avec des personnes démunies.

Les noces de Dieu et de l’humanité

La parole d’Evangile à méditer portait cette fois sur les Noces de Cana, lors desquelles Jésus transforme l’eau en vin. Mgr Mathieu a rappelé le symbolisme de ce passage, qui renvoie à la fois au mariage de Dieu et de l’humanité, ainsi qu’à l’image du vin, qui permet d’entrer dans la joie de la noce. Le prélat canadien a souligné que dans cet épisode de la Bible, Marie vit dans l’attention à l’autre, notamment en faisant remarquer que le vin est épuisé. Elle se fait proche aussi des serviteurs, alors qu’elle ne les connaît probablement pas. Cela renvoie à l’un des enseignements de Fratelli tutti, où le pape François enjoint l’Eglise à s’offrir comme une grande famille dans laquelle tous sont égaux.

Le chanoine Simon Roduit a été l’un des responsables du «pélé-vélo» | © Raphaël Zbinden

La messe qui a conclu la catéchèse a été présidée par l’autre évêque invité, Mgr Goudreault. Il a repris l’une des interrogations surgies lors des débats: comment vivre la fraternité avec les personnes qui ne croient pas en Dieu? «L’essentiel est de lancer des filets. Ensuite, Dieu séparera au Jugement dernier les bons des méchants», a relevé le prélat québécois.

La fraternité sur deux roues

Les participants du «pélé-vélo» étaient également présents lors de la catéchèse. Ils ont donné à cath.ch quelques échos de leur périple. «Tout s’est très bien passé, il y avait une très bonne ambiance», relate le chanoine Simon Roduit, l’un des organisateurs de la démarche. Alors que la plupart des cyclistes sont partis de Saint-Jacques de Compostelle, au nord-ouest de l’Espagne, François est parti depuis Fully, en Valais. «Voyager ainsi a été la meilleure façon de former une ambiance et une solidarité dans le groupe», assure le Valaisan.

Armand a dû avoir un bandage après une chute sans gravité lors du «pélé-vélo» | © Raphaël Zbinden

Tous les participants sont arrivés à bon port, même si quelques «bobos» ont été signalés. Notamment pour Armand qui porte encore un bandage à son bras droit. Le jeune homme s’est fendu le radius en chutant et a dû terminer le voyage dans l’équipe cuisine. Une blessure mineure qu’il raconte avec le sourire et qui ne l’empêche pas de lever les bras pour célébrer le Seigneur lors de la catéchèse.

Mais les jeunes du «pélé-vélo» sont ravis de leur aventure. «Cela nous a soudés comme nous ne l’aurions pas été si nous étions arrivés avec un autre moyen de transport», assure Arnaud. «C’était quand-même une épreuve, et il y a eu beaucoup d’entraide, pour attendre ceux qui étaient derrière, prendre une partie de leurs affaires…». «Nous avons finalement expérimenté de la meilleure façon la fraternité, le thème que l’on explore ce matin», renchérit Dimitri, jeune cycliste de 17 ans.(cath.ch/rz)

Raphaël Zbinden

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