Changement de nom et adoption d’une charte
Fribourg, 13 juin 1997 (APIC) L’ancien service chrétien pour le développement « Frères sans frontières » (FSF) fait peau neuve. « E-Changer » (E-Ch) est son nouveau nom. Tout un programme. Il en profite aussi pour offrir une charte à ceux qu’ils veulent mieux connaître ses engagements en Suisse et dans les pays du Sud.
Lors d’une Conférence de presse donnée vendredi au siège du secrétariat à Fribourg, les responsables du mouvement ont expliqué cette nouvelle appellation davantage dans l’air du temps. Comme aussi le pourquoi d’une charte qui explicite les valeurs que les volontaires (une cinquantaine actuellement sur le terrain) entendent suivre dans une base d’échange et de réciprocité avec leurs partenaires.
La nouvelle charte d’E-Changer a été adoptée le dimanche 8 juin au Bouveret par l’Assemblée générale de mouvement qui s’approche de ses 40 ans d’existence. Les participants des centres régionaux de chaque canton romand ont ainsi donné une impulsion renouvelée à leur engagement en Suisse et dans le tiers monde. Mais aussi avec l’accord des anciens, notamment du fondateur Guy Balet, de Grimisuat, et de son ancien président François Cordonier, de Chermignon (VS).
« On nous prenait parfois pour une congrégation religieuse, voire pour une secte », a déclaré Pierre-Yves Maillard, secrétaire général du mouvement, en présentant le nouveau « logo ».et son graphisme vert et gris. Il ne faut surtout pas oublier le sous-titre: « Partenaires dans l’échange et pour le changement », a-t-il insisté. Il ne s’agit pas d’un changement cosmétique à la mode. Pourquoi changer de nom? Le secrétaire général en a encore donné deux principaux motifs de cette métamorphose. Précurseur, à l’époque, le « sans frontières » est usé et abusé et fait souvent confondre le mouvement avec d’autres organisations humanitaires. Le « frères » est aussi ressenti comme une prééminence masculine, alors qu’il a autant de femmes que d’hommes dans notre organisation.
Pierre-Yves Maillard a ajouté: Le nom adopté se veut comme « une passerelle » de renforcement des sociétés civiles respectives au Nord, comme au Sud, dans une traduction mutuelle de nos réalités culturelles différentes, dans un effort citoyen de résistance et de changement « à contre courant du nivellement de la mondialisation marchande ».
« Marqué profondément par la référence chrétienne ».
En réponse à une question sur les liens du mouvement avec l’Eglise catholique et le christianisme, le président Camille Carron, de Fully, a rappelé un des points de la charte, dans le chapitre intitulé: »les valeurs qui nous engagent »: « E-Changer demeure profondément marqué par la référence chrétienne qui a joué un rôle primordial à l’origine du mouvement, même si aujourd’hui nombre de ses volontaires s’engagent au nom des mêmes valeurs, sans avoir nécessairement un lien avec l’Eglise. Plus particulièrement, « E-Ch » se reconnaît dans l’appel de l’Evangile à l’amour, à la fraternité universelle de tous les hommes et à l’option préférentielle pour les pauvres et les opprimés ».
Le comité actuel d’E-Changer, en accord avec l’Assemblée générale de dimanche, ne veut donc pas engager une rupture avec le passé,, mais une adaptation réelle devant les réalités économiques et politiques à l’heure où « notre ’Terre-patrie’ vit aujourd’hui une période à la fois passionnante et critique dont l’enjeu est la survie de l’humanité » (première phrase de la charte). Le mouvement s’engage résolument pour une plus grande solidarité et réciprocité selon les exigences d’un partenariat bien compris avec le Sud et pour un nouvel accent sur sa tâche de sensibilisation en Suisse. (apic/ba)
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