La Conférence des évêques propose ses bons offices
Cochabamba, 15 mai 1997 (APIC) L’Eglise catholique bolivienne a offert sa médiation dans le conflit qui oppose les « cocaleros » – les producteurs de coca – de la région tropicale de Cochabamba au gouvernement bolivien. Plusieurs producteurs sont actuellement détenus. Des affrontements ont fait plusieurs morts dans cette région, et blessés nombre de personnes.
La médiation de l’Eglise catholique pourrait être acceptée par les « cocaleros ». « La participation de l’Eglise pour parler de la défense des droits de l’homme trop souvent violés et pour tenter de résoudre les problèmes sociaux provoqués par l’éradication forcée de la plante de coca et la militarisation des lieux, nous apporte l’espoir d’un retour à la paix et d’un rétablissement des droits de l’homme dans cette région », a déclaré le dirigeant cocalero Evo Morales.
« Nous apprécions l’initiative de l’Eglise de se convertir en un instrument de pacification. Nous demandons la mise sur pied d’une « Commission de paix » qu’’intégreraient le mouvement cacalero, l’Eglise, l’Assemblée des droits de l’homme, le ministre de la Justice et une délégation du Parlement national ».
Evo Morales a énergiquement repoussé les accusations selon lesquelles le mouvement cocalero serait infiltré par la guérilla et les narcotrafiquants.
En Bolivie comme au Pérou, la commercialisation des feuilles de cocas à des fins médicales et pour usage propre des « campesinos » qui la machouillent traditionnellement depuis des siècles pour combattre et le froid et la faim, a toujours été considérée comme légale par les autorités.
Le leader syndicaliste annonce qu’une manifestation réunira dimanche à Eterazama, à quelque 200 kilomètres au nord-est de Cochabamba les cinq fédérations cocaleras, dans le but de prendre des mesures d’urgence, d’évaluer le conflit et de faciliter la « mission de paix de l’Eglise catholique ». Mais, a encore souligné Evo Morales, la pacification de la région tropicale de Cochabamba ne sera possible qui si le gouvernement démilitarise la zone, suspend les programmes d’éradication forcée et garantit la défense des droits de l’homme.
Préoccupations des évêques pour les élections du 1er juin
La Conférence épiscopale bolivienne a pour sa part tenu sa 65e Assemblée plénière à Cochabamba, à 350 kilomètres à l’ouest de La Paz. Les évêques boliviens se déclarent préoccupés par la campagne actuelle en vue des élections du 1er juin prochain. Une campagne qui se déroule sur fond « d’erreurs, de mensonges et d’insultes », et qui montre que les erreurs du passé sont loin d’être mortes, avec leur « lot de promesses jamais respectées », constatent et déplorent les évêques boliviens.
La Conférence a en outre appelé à sa présidence Mgr Julio Terrazas, archevêque de Santa Cruz, qui succède à Mgr Edmundo Abastoflor, archevêque de La Paz, et souhaité la bienvenue au nouvel évêque coadjuteur du vicariat de Reyes, Mgr Carlos Bürgler, d’origine suisse. (apic/rg/pr)
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