Le racisme atteint même la structure des Eglises
La Paz, 19 mai 1997 (ENI) – Le racisme en Amérique latine n’est pas violent, mais il est très subtil et il atteint même la structure et la théologie de l’Eglise. Telle est la constatation du pasteur Nornan Bent, secrétaire auprès du Conseil des Eglises d’Amérique latine (CLAI) de la « pastorale des noirs, des aborigènes contre toute discrimination raciale ».
« Je pense que les noirs et autochtones sont sur le pied de guerre contre le racisme. Non seulement, ils résistent, mais ils veulent être reconnus et demandent que leur droits soient respectés. »
Pour le pasteur Bent, les systèmes politiques qui prennent en considération les autochtones et les noirs uniquement en période électorale ; sont un des grands obstacles à l’élimination du racisme dans la région. La globalisation des économies nationales et locales, qui exclut les pauvres, les noirs et les autochtones pèse également lourd. Le règne du néolibéralisme, dont les temples sont les centres commerciaux qui attirent les jeunes, alors que les Eglises historiques restent vides, est un autre élément important. Enfin les Eglises elles-mêmes, qui ne veulent pas être des agents de la réconciliation ; portent une part de responsabilité.
Le racisme en Amérique latine n’est pas violent, a expliqué Norman Bent, « peut-être en raison du sentiment de culpabilité de l’oligarchie espagnole » qui a régné sur le continent, mais le racisme est enraciné dans la société contemporaine latino-américaine. Les autochtones et les noirs ne participent pas à la vie politique, économique et culturelle. Ils ne sont pas à la tête d’universités, ni même de départements d’anthropologie.
Le racisme est aussi présent dans les Eglises locales, catholique-romaine et protestantes, a déploré le pasteur Bent. Ceux qui dirigent sont des blancs, de classe moyenne et des hommes. La théologie est européenne et les théologies indienne et noire n’ont aucune influence. Dans leurs programmes éducatifs, les Eglises ne combattent pas le racisme. Le Dieu de l’Eglise est montre comme un Dieu blanc avec une barbe. « Je crois en un Dieu noir et autochtone, parce que je suis noir et autochtone », a conclu Norman Bent. (apic/eni/mp)
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