Les «doutes» émis par le cardinal Duka, qui était proche de Benoît XVI, concernent l’interprétation de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia (2016) dans laquelle l’accès aux sacrements est autorisé pour les divorcés-remariés «dans certains cas, après un discernement adéquat». Amoris Laetitia est un texte auquel «tous sont appelés à offrir l’obéissance de l’intelligence et de la volonté», lui répond dès les premières lignes le cardinal-préfet argentin.
Le cardinal tchèque demande en outre des clarifications concernant la réponse envoyée en 2016 par le pape François à un responsable de son ancien diocèse de Buenos Aires après la publication par ce dernier d’un document établissant des normes pastorales afin d’accompagner le chemin de discernement demandé.
Ce dernier texte, publié dans les Acta Apostolicae Sedis, fait partie du «magistère authentique» du pape, insiste le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi. Le pontife, souligne le cardinal, ne produira pas de nouveau texte pour clarifier cette question qui suscite encore de nombreuses polémiques au sein de l’Église, comme semble le demander le cardinal Duka. En effet, le cardinal Fernandez, après consultation du pape, estime que la question a été expliquée «suffisamment» dans la lettre adressée par le pape au responsable de la pastorale de Buenos Aires, dans laquelle il affirmait qu’il n’y avait «pas d’autre interprétation» possible d’Amoris Laetitia.
Comme précisé dans cette lettre, les itinéraires proposés aux personnes divorcées puis remariées doivent être menés par le prêtre qui accueille la demande des personnes concernées, peu importe quelle position il occupe, souligne le préfet. Mais, insiste-t-il, ce sont en premier lieu ces dernières qui sont appelées à initier ce cheminement de conscience, les prêtres devant tous les accompagner.
Le préfet encourage les personnes divorcées et remariées, quand c’est possible, à obtenir une reconnaissance de nullité du précédent mariage, rappelant que le pape a simplifié ces procédures légales avec l’adoption du Motu proprio Mitis iudex en 2015. Mais l’impossibilité d’obtenir la nullité ne signifie pas qu’un parcours de discernement pour renouveler la rencontre avec le Christ, «aussi par les sacrements», n’est pas envisageable, insiste le cardinal argentin.
Le préfet encourage clairement les conférences épiscopales à établir des critères minimaux «pour mettre en œuvre Amoris Laetitia» sur des bases similaires à celles mises en place dans l’archidiocèse de Buenos Aires. Cependant, chaque évêque reste libre de leur implémentation dans son diocèse. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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