Traduit en espagnol et en anglais seulement, le livre Santi, non mondani (LEV, 2023) est principalement constitué d’un article rédigé en 1991 par le pape François alors qu’il était prêtre et confesseur du diocèse de Cordoba (Argentine), intitulé Corruption et péché. En seconde partie de l’ouvrage se trouve une lettre adressée par le pape pendant l’été 2023 aux prêtres de son diocèse de Rome.
Dans sa préface de quatre pages, le pape explique que ces deux textes éloignés de 32 ans sont «unis par le souci, que je ressens comme un appel fort de Dieu à toute l’Église, de rester vigilants et de lutter avec la force de la prière contre toute concession à la mondanité spirituelle». Il encourage ensuite chaque lecteur à s’en saisir pour mener sa «bataille spirituelle» personnelle, avec pour seul objectif la sainteté.
«La bataille que nous menons en tant que disciples de Jésus est d’abord une bataille contre la mondanité spirituelle, qui est une forme de paganisme en habits ecclésiastiques», insiste le pontife. Il a dénoncé cette attitude idolâtre» qui laisse l’homme en proie à ses «désirs capricieux».
Le pontife affirme que cette bataille contre la mondanité n’est pas «vaine» parce que le Christ l’a déjà remportée par son sacrifice sur la Croix. Une victoire qui signifie pour les hommes qu’ils peuvent devenir «de nouvelles personnes», en choisissant la sainteté.
La sainteté demande de «rester ouvert au ›plus’ que Dieu nous demande», insiste le pape François. Pour marcher sur ce chemin de sainteté, le pontife enjoint dès lors à «être inquiets et jamais satisfaits» et met en garde contre la tentation de se réfugier «entre les murs de fausses certitudes» ou d’habiter une «opacité confortable».
Après la préface vient l’article Corruption et péché de 1991, qui a été republié en 2005 à l’époque où l’actuel pape était cardinal-archevêque de Buenos Aires (la présentation du texte date de cette époque). Sous-titré Nous ne devons nous agenouiller que devant Dieu ou devant un enfant, cet essai est une longue mise en garde contre la corruption spirituelle dont découlent toutes les autres corruptions, notamment religieuses et politiques.
Tout cœur est corrompu, affirmait le prêtre de Cordoba, quand, à force de pécher, le «trésor qui lui est attaché» n’est plus Dieu. Contrairement aux péchés, la «corruption» ne peut pas être pardonnée, soulignait-il encore, parce que l’homme corrompu, se croyant «auto-suffisant», ne ressent plus le besoin de demander pardon.
Le Père Bergoglio comparait cette «ignorance» du corrompu à une «mauvaise haleine» : la personne corrompue ne sait pas qu’elle l’est. Il décrivait ensuite tous les symptômes de cette corruption: vantardise, triomphalisme, besoin de se justifier, frivolité, «faux optimisme» et prosélytisme.
Dans le second texte, une lettre aux prêtres du diocèse de Rome, le pape François leur demandait d’être un «exemple» pour le monde en revenant «aux sources de l’Évangile» pour «insuffler un esprit nouveau dans les vieilles institutions ecclésiales». Dans cette lettre, il les mettait à nouveau en garde contre la mondanité spirituelle, mais aussi contre le cléricalisme. (cath.ch/imedia/lb)
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