Les fidèles birmans «s'arment» en octobre du Rosaire et du Magnificat

Alors que la situation au Myanmar s’aggrave dramatiquement – en raison de l’affrontement entre l’armée régulière et les milices de résistance fédérées au sein des Forces de défense du peuple – des fidèles catholiques se réunissent chaque jour en octobre dans les églises de Mandalay, au centre du pays, pour la récitation du Rosaire.

«Le mois d’octobre est celui du Rosaire. C’est un moment privilégié pour nous confier à la Vierge Marie, afin qu’elle soit proche de nous et qu’elle nous protège en cette période d’épreuve», a expliqué à l’agence Fides Sœur Lilly, une religieuse franciscaine qui participe à cette initiative.

Outre la récitation quotidienne du rosaire des laïcs, des religieux, des hommes et des femmes consacrés passent chaque samedi du mois d’octobre ensemble, dans la cathédrale de Mandalay, dans la prière, la réflexion et la retraite spirituelle. Des pèlerins se rendent aussi dans les sanctuaires, les églises et les lieux marials des différents diocèses du Myanmar, notamment le sanctuaire marial de Nyaunglebin, dans la région de Bago.

Pour le Père Gabriel Myint Aung, de Mandalay, «Marie nous aide à enraciner fermement notre foi dans le monde réel». Le Magnificat, chanté chaque jour dans son église aux Vêpres, est «un cri pour la transformation du monde» face à des maux tels que la pauvreté, la soif de pouvoir, l’injustice, la faim. «Son chant devient notre chant, c’est le chant de tout chrétien qui lutte pour un monde meilleur», ajoute-t-il.

Le recul de la liberté religieuse

Le bouddhisme est la religion officielle du pays. Les catholiques représentent 1% de la population birmane et les chrétiens dans leur ensemble 6%. Un rapport publié le 1er mai 2023 par la Commission des États-Unis pour la Liberté Religieuse Internationale (USCIRF), nommée par des membres du gouvernement américain, a souligné le recul de la liberté religieuse au Myanmar, en particulier parmi les minorités chrétiennes, depuis le renversement du gouvernement civil en 2021 et la mise en place du régime militaire birman. Dans les bastions chrétiens des États Kachin, Kayah, Karen et Chin, les églises, institutions, cliniques et couvents ont subi en 2022 des frappes aériennes et des bombardements importants en 2022, a souligné le rapport. De nombreux prêtres et pasteurs ont été pris pour cible par la junte et des centaines d’entre eux ont trouvé la mort dans ces attaques. (cath.ch/fides/lb)

Lucienne Bittar

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