Convié au briefing de la mi-journée, Mgr Overbeck, un des représentants de l’épiscopat allemand lors de ce Synode, a profité de l’occasion pour faire la promotion du chemin synodal allemand, expérience de synodalité nationale organisée par l’épiscopat lors de cinq assemblées réparties entre décembre 2019 et mars 2023. Cette démarche a été critiquée à plusieurs reprises par le pape François et des membres de la Curie romaine.
«Ce chemin a toujours été un temps d’apprentissage et de pratique de la synodalité», s’est défendu Mgr Overbeck. Il a reconnu que «tout n’a pas toujours bien fonctionné». Après quatre années de consultation, le ‘Synodale Weg› a adopté 15 textes qui dessinent un important plan de réforme pour l’Église catholique: diaconat féminin, autorisation de l’ordination d’hommes mariés, modification de la doctrine sexuelle, notamment sur l’homosexualité, ouverture de la pratique de sacrements aux laïcs, bénédiction des couples homosexuels, création d’un ‘conseil synodal’ permanent…
Les évêques et autres représentants du catholicisme allemand, à l’issue de la dernière rencontre à Francfort, avaient promis aux représentants du pays de porter ces revendications à Rome à l’occasion de l’assemblée du Synode sur l’avenir de l’Église. Mgr Overbeck, lors de son intervention, a rappelé que la démarche synodale allemande avait pour genèse principale la «réalité très dure» de la crise des abus ou du manque de vocation de son pays. «Ces dernières années, j’ai enterré près de 300 prêtres et n’en ai ordonné que 15», a-t-il confié.
«Les réponses au troisième millénaire, face à ces questions, sont différentes de celles du deuxième millénaire», a affirmé l’évêque, interrogé sur l’opportunité pour l’Église d’envisager le mariage des prêtres et le diaconat féminin. «Les réponses sont claires pour moi, et elles sont différentes de celles du deuxième millénaire», a-t-il insisté. Mgr Overbeck a enjoint à ne pas «s’accrocher à des habitudes et à des traditionalismes qui, lorsqu’ils sont examinés de manière critique, n’ont aucune priorité dans la hiérarchie de la vérité». Il a mis en garde contre le fait que «la théologie, le magistère, ou la tradition et les signes des temps» se trouvent parfois aujourd’hui «en contradiction inconciliable». (cath.ch/imedia/cd/rz)
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