Mgr Schönborn: la modification du catéchisme est l'affaire du pape

Qu’en est-il d’une modification de l’enseignement officiel de l’Eglise sur l’homosexualité vécue? Selon le cardinal viennois Christoph Schönborn, c’est uniquement l’affaire du pape, rapporte le site katolish.de le 23 octobre 2023. Le catéchisme a déjà été modifié une fois sous François. Le cardinal autrichien a par ailleurs fait l’éloge de la méthode de travail du synode.

Selon le cardinal viennois Christoph Schönborn, une modification de la doctrine officielle de l’Eglise sur l’homosexualité vécue est du seul ressort du pape, explique le site Katholisch.de. En réponse à une question à ce sujet, le cardinal Schönborn a déclaré le 23 octobre au Vatican qu’il n’y avait eu jusqu’à présent qu’une seule modification du catéchisme en vigueur datant de 1992.

En 2018, le pape François a ajouté le bannissement de la peine de mort dans le manuel de l’Eglise catholique. La question de savoir s’il y aura d’autres modifications dépend uniquement du pape, qui proclame le catéchisme et le met en vigueur, a déclaré le cardinal, qui a participé à la formulation du catéchisme en vigueur il y a plus de 30 ans.

Au sujet de l’homosexualité et du péché, Mgr Christoph Schönborn a fait remarquer que François a souvent parlé de la question de la culpabilité de l’individu. Il y a un fossé entre l’ordre objectif prédéfini et le niveau subjectif de l’individu, qui est toujours pécheur. L’Eglise doit respecter et accompagner chaque être humain avec ses limites et son histoire.

Lors du synode mondial qui s’est tenu au Vatican, il a été question à plusieurs reprises de la manière dont l’Eglise catholique devrait à l’avenir traiter les personnes qui vivent dans des relations homosexuelles. Plusieurs pères synodaux avaient demandé un changement sur ce point. Interrogé sur le rôle de la théologie et de la pensée des fidèles dans le développement de la doctrine de l’Eglise, Mgr Schönborn a souligné que la doctrine de l’Eglise était immuable. Mais il y a un développement et un approfondissement dans la compréhension et la présentation de la foi, a-t-il ajouté.

Éloge de la méthode de travail du synode

Le cardinal Schönborn a ensuite fait l’éloge de la méthode de travail du Synode mondial. La méthode de la synodalité est « clairement juste et nécessaire », a déclaré l’archevêque. Lors de l’assemblée, l’écoute est prioritaire; il s’agit en outre d’un discernement commun. Cette approche change profondément la situation. Le cardinal autrichien a ajouté qu’il avait récemment parlé du synode avec l’économiste et conseiller politique américain Jeffrey Sachs. Celui-ci a dit que le Conseil mondial de sécurité devrait lui aussi travailler selon la synodalité; il y aurait alors peut-être un peu plus de paix dans le monde. Au Conseil de sécurité, personne n’écoute vraiment, a critiqué Mgr Schönborn. Les représentants y exposent les directives de leurs gouvernements sans vraiment entrer en contact les uns avec les autres.

La méthode de la synodalité est « clairement juste et nécessaire », a déclaré l’archevêque de Vienne | © Vatican Media

Le prélat autrichien, 78 ans, a déjà participé à huit synodes des évêques. Lors de l’actuel synode mondial au Vatican, il est membre avec droit de vote du conseil synodal, une sorte de conseil des anciens. La méthode de travail de cette assemblée est la meilleure qu’il ait jamais connue, a déclaré le cardinal. La synodalité est pour lui le moyen de vivre la communion; « l’Eglise est communion », a déclaré Mgr Schönborn.

Il a rappelé le Concile Vatican II (1962-1965) et le document Lumen gentium sur une nouvelle conception de l’Eglise en tant que communauté de croyants. A la fin de Vatican II, il était un étudiant en théologie de 20 ans, a-t-il rapporté. Le théologien Karl Rahner (1904-1984) avait alors déclaré que tout le Concile serait vain s’il n’en ressortait pas un surcroît de foi, d’espérance et de miséricorde. « Je dirais la même chose pour ce synode », a déclaré le cardinal.

Les Eglises locales européennes à la traîne

Mgr Schönborn a en outre souhaité une collaboration plus visible entre les évêques au niveau européen. Le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) n’a pas réussi à développer le même potentiel que les conseils épiscopaux continentaux d’Asie ou d’Amérique latine, a déclaré le cardinal. « Nous sommes restés un peu à la traîne dans la synodalité vécue entre les Eglises locales en Europe. Je pense que nous avons besoin d’être stimulés pour aller encore plus loin ». Par exemple, les conférences épiscopales en Europe n’ont pas réussi jusqu’à présent à formuler une parole commune sur le drame de la migration, a déploré Mgr Schönborn. C’est triste, d’autant plus que la politique n’est pas capable d’une prise de position commune, a-t-il ajouté. (cath.ch/tmg/kna/bh)

Rédaction

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