Inconnu du grand public avant 2018, le cardinal Aós Braco doit principalement son ascension à la grave crise des abus traversée par l’Église catholique au Chili quelques semaines après la visite du pape. L’épiscopat chilien, qui semble même avoir temporairement induit en erreur le pape François, est discrédité et présente collectivement sa démission au pontife.
Cette crise conduira notamment au retrait du cardinal Ricardo Ezzati, archevêque de la capitale, Santiago. Après l’ouverture d’une procédure judiciaire au Chili contre le prélat en 2019, le pape a en effet accepté sa démission. Le pontife, alors en recherche d’une personne capable de redresser l’Église au Chili, s’était alors tourné vers Mgr Aós Braco, un évêque peu connu – à la tête du petit diocèse de Copiapo – et proche de la retraite. Il est nommé d’abord administrateur apostolique puis archevêque de la capitale chilienne. Et en 2020, le pontife l’a créé cardinal.
Issu d’une modeste famille de la région de Pampelune en Espagne, ce capucin avait été transféré au Chili à 38 ans où il avait vécu une existence engagée mais discrète, devenant notamment vicaire épiscopal de l’archidiocèse de Santiago en charge de la vie religieuse. En 2014, le pontife lui avait confié le diocèse de Copiapó dans le nord du pays, dans une zone où l’activité principale est l’extraction minière.
Propulsé à la tête de l’archidiocèse de Santiago, Mgr Aós Braco parvient à calmer les tensions. Dans un style simple qui tranche avec celui de ses prédécesseurs, il s’éloigne des milieux politiques et évite les oppositions frontales avec la gauche quand celle-ci parvient au pouvoir. Il est élu président de la conférence épiscopale de son pays en 2021.
Son successeur, Mgr Fernando Natalio Chomalí Garib, est un catholique d’origine palestinienne – son cousin est l’actuel évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem Mgr William Shomali, vicaire général à Jérusalem et en Palestine. Né au Chili, Fernando Chomalí a fait des études d’ingénieur avant de rejoindre le séminaire et de devenir prêtre en avril 1991.
Ce francophone a poursuivi des études de théologie à Rome, se spécialisant notamment en bioéthique, puis a enseigné au séminaire de Santiago. En 2006, Benoît XVI l’a nommé évêque auxiliaire du diocèse de la capitale, puis l’a nommé archevêque de Concepcion en 2011. Il devient dans le même temps grand chancelier de l’université catholique de son diocèse. Depuis 2021, il était vice-président de la Conférence épiscopale chilienne. (cath.ch/imedia/cd/bh)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-cardinal-chilien-aos-braco-prend-sa-retraite/