Harare: Les religions doivent rechercher une éthique universelle dans un monde en crise
Harare, 6 décembre 1998 (APIC) Les religions doivent rechercher une éthique universelle dans un monde en crise, estime le « catholicos » Aram Ier, de l’Eglise apostolique arménienne. « Avec d’autres religions, l’Eglise doit être à la recherche d’une éthique universelle fondée sur des valeurs éthiques communes », a déclaré le président sortant du Comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE) devant la VIIIe Assemblée de l’organisation, réunie à Harare, au Zimbabwe, jusqu’au 14 décembre.
Le catholicos Aram Ier a souligné que le dialogue entre les religions et les cultures revêt une importance décisive et forme la base d’une plus grande solidarité en vue de la justice et de la paix, des droits et de la dignité de la personne humaine. Aram 1er, élu président du Comité central du COE après la VIIe Assemblée du COE à Canberra en 1991, a présenté son rapport de président en ouverture de l’Assemblée, qui réunit depuis jeudi plus de 900 délégués, et quelque 3’000 autres participants dans la capitale du Zimbabwe. Le COE compte 332 Eglises membres protestantes, anglicanes et orthodoxes dans le monde.
Dans la période qui suivra l’Assemblée de Harare, a déclaré le catholicos Aram, le COE devra élaborer une pensée sociale œcuménique et des stratégies visant à promouvoir et à défendre les valeurs liées à ces droits en recourant à la prévention et aux actions en justice lorsqu’il y a violation: « Ainsi il posera les fondements d’une nouvelle éthique universelle, en coopération avec d’autres religions. »
Renforcer le fondement sacré de la société
Le catholicos Aram Ier a souligné que le COE devrait aussi accorder une attention plus soutenue à la mondialisation, à la liberté religieuse et au nationalisme ethnique ainsi qu’à leurs retombées sur les droits de l’homme. « Dans un monde où la culture technologique et la mondialisation provoquent la déshumanisation, où les nouvelles idéologies de la sécularisation nient la présence de la réalité ultime et s’emploient à promouvoir des valeurs matérialistes et consuméristes, l’Eglise, en collaboration avec les autres religions, est appelée à remodeler, à renouveler et à réorienter la société en renforçant son fondement sacré. Dans les sociétés pluralistes d’aujourd’hui, nous partageons avec nos voisins une responsabilité commune en vue d’un avenir commun. »
Célébrer Pâques à la même date et reconnaître mutuellement le baptême
Dans son rapport écrit présenté aux délégués, le catholicos Aram Ier rappelle que l’éthique universelle ne devrait pas seulement refléter les valeurs du christianisme occidental, mais se fonder sur une grande diversité d’expériences et de convictions. « Avec d’autres religions, l’Eglise doit être à la recherche d’une éthique universelle fondée sur des valeurs éthiques communes qui transcendent les croyances religieuses et les définitions étroites d’intérêts nationaux », a lancé le président du Comité central. « Les religions doivent coopérer afin de définir dans quels domaines et comment elles peuvent ensemble se faire les défenseurs des droits de l’homme. »
Le catholicos Aram Ier a lancé une mise en garde: le mouvement œcuménique pourrait « se désintégrer » si les Eglises ne s’engagent pas à nouveau fermement à poursuivre les objectifs et la vision œcuméniques. Dans ce sens, les Eglises pourraient entreprendre des initiatives pour réaffirmer leur engagement en faveur de l’unité visible: par ex. la reconnaissance mutuelle de la validité du baptême et une célébration commune de Pâques. En 2001, selon les calendriers grégorien et julien actuellement en usage, Pâques tombera sur la même date (15 avril). Et de proposer que cet événement marque le commencement d’une célébration commune de Pâques. (apic/eni/be)
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