Dans ce télégramme adressé à l’évêque de Suwon, Mgr Matthias Ri Iong-Hoon, et lu à l’occasion de la messe de commémoration de cet anniversaire, le pontife argentin exprime sa reconnaissance personnelle pour l’accueil reçu lors de sa visite de 2014 dans le pays, où il avait béatifié plus d’une centaine de martyrs. La minorité catholique, qui représente actuellement environ 10% de la population, exerce une forte influence dans la société et a notamment contribué à la fin de la dictature militaire dans les années 1980.
En saluant la «croissance de l’Église locale» depuis 60 ans et sa contribution au développement et à la démocratisation de la Corée du Sud, le pape François l’invite à continuer à « porter des fruits culturels et spirituels, en particulier pour ceux qui sont marginalisés, appauvris et sans espérance».
Le pape s’adresse aussi aux jeunes, «héritiers de ce grand témoignage de foi», afin qu’ils «poursuivent ce précieux témoignage du Christ en se préparant aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui se tiendront en 2027» à Séoul. Il s’agira des deuxièmes JMJ organisées en Asie, après celles de Manille en 1995. L’annonce de l’organisation des JMJ 2027 en Corée du Sud a coïncidé, l’été dernier, avec le fiasco de l’organisation du jamboree mondial alors organisé dans le pays, partiellement annulé en raison d’une crise sanitaire provoquée par la canicule et la défaillance des services de secours.
Le pape exprime son souhait que «les bonnes relations entre la République de Corée et le Saint-Siège continuent à prospérer en travaillant ensemble». Il rappelle que «la paix et la réconciliation dans la péninsule coréenne» constituent des priorités communes entre Rome et Séoul.
Le Saint-Siège n’entretient aucune relation diplomatique avec la Corée du Nord, et la Corée du Sud est appelée simplement ‘Corée’ dans les documents pontificaux et discours officiels. En 2018, lorsque le régime de Pyongyang avait manifesté des signes d’ouverture à l’égard de la Corée du Sud et des États-Unis de Donald Trump, le pape François avait exprimé son espoir de voir advenir une durable réconciliation intercoréenne. Une visite du pontife en Corée du Nord avait même été imaginée.
Mais ces dernières années, le climat de guerre froide a repris le dessus, le régime nord-coréen multipliant les menaces à l’encontre de son voisin du Sud, notamment en lançant un premier satellite espion le 21 novembre dernier. Le leader nord-coréen Kim Jong-un s’est par ailleurs aligné sur Vladimir Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine, transférant à la Russie une partie de ses stocks d’armement. (cath.ch/imedia/cv/rz)
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