«Ce n’est pas un hasard si la première onction que tout chrétien reçoit dans le sacrement du baptême – l’onction catéchuménale – est inodore et annonce symboliquement que la vie est un combat», a expliqué François, tissant une analogie avec les lutteurs grecs et romains: «dans l’Antiquité, les lutteurs étaient entièrement oints avant la compétition, à la fois pour tonifier leurs muscles et pour rendre leur corps insaisissable par l’adversaire», a rappelé le pape François.
«L’onction des catéchumènes fait immédiatement comprendre que le chrétien n’est pas épargné par la lutte: son existence, comme celle de tous les autres, devra descendre dans l’arène, car la vie est une succession d’épreuves et de tentations», a averti le pontife. Chacun doit donc «lutter contre ses tentations», et personne ne peut prétendre ne pas en avoir, a-t-il souligné.
Le Christ lui-même a montré l’exemple en se faisant baptiser dans les eaux du Jourdain, a rappelé le pape, en remarquant que cet épisode de soumission du Messie à un «rite de purification» a quelque chose de «déconcertant», y compris pour Jean le Baptiste, qui réplique à Jésus, selon le récit de l’Évangile de Matthieu: «C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi!».
Jésus est ainsi un Messie différent de celui qui avait été imaginé: «Il n’incarne pas le Dieu en colère et ne convoque pas au jugement, mais, au contraire, il fait la queue avec les pécheurs», a rappelé François. Cela montre que «Jésus ne nous laisse pas seuls». «Il comprend ton péché et le pardonne», a insisté le pape, relevant que cela «donne de la consolation».
«Jésus est là pour nous relever» face à tous les «dérapages» de la vie, à condition de lui offrir un «cœur ouvert», a expliqué le pontife, en remarquant que chacun doit donc cultiver une «capacité à demander pardon». Le pape François a conclu sa brève intervention, très largement improvisée, en invitant à répéter cette prière: «Seigneur, ne t’éloigne pas de moi».
Comme il le fait systématiquement depuis le déclenchement des deux conflits, le pape a salué les populations ukrainiennes, israéliennes et palestiniennes. «La guerre est une folie», a-t-il martelé, insistant sur le fait que ces conflits sont «toujours une défaite».
Saluant tous les pays qui souffrent de la guerre, le pontife a une nouvelle fois évoqué ses «frères Rohingyas», une ethnie musulmane du nord de la Birmanie. Dans un entretien accordé à la télévision argentine en octobre dernier, il avait affirmé qu’ils étaient victimes d’une persécution menée par le pouvoir birman au nom d’une «domination de type élitiste, comme d’une humanité supérieure».
S’adressant aux pèlerins de langue anglaise, le pape a assuré de nouveau de sa «proximité spirituelle» les victimes du tremblement de terre survenu au Japon le 1er janvier. Il avait exprimé sa tristesse et sa compassion dans un télégramme envoyé la veille.
Le pontife a aussi un mot pour les victimes de la collision survenue sur le tarmac de l’aéroport de Tokyo Haneda le 2 janvier. Dans la soirée, un Airbus de la Japan Airlines a percuté un appareil de garde-côtes japonais qui avaient été mobilisés pour venir en aide aux victimes du séisme.
Les deux avions ont pris feu: tous les passagers du vol commercial ont pu être évacués, mais cinq des six occupants de la garde côtière sont morts. Le pape François a prié pour les familles des victimes et pour les secouristes. (cath.ch/imedia/bh)
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