Jean Paul II: L’euthasasie est un attentat contre la vie
Rome, 2 novembre 1998 (APIC) « Aucune autorité humaine » ne peut légitimer l’euthanasie, qui est un « attentat contre la vie », a répété Jean Paul II devant les participants à la XIIIe Conférence internationale promue par le Conseil pontifical pour la pastorale du monde de la santé.
« La tentation de l’euthanasie apparaît comme l’un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui se propage surtout dans la société du bien-être, a affirmé Jean Paul II. L’euthanasie est un attentat à la vie qu’aucune autorité humaine ne peut légitimer, étant donné que la vie de l’innocent est un bien qui n’est pas à disposition. Le respect que nous devons à la personne âgée m’oblige à élever la voix une fois encore contre toutes les pratiques qui l’abrègent, que l’on désigne sous le nom d’euthanasie. Face à une mentalité sécularisée qui n’a pas le respect de la vie, spécialement lorsqu’elle est faible, nous devons souligner qu’elle est un don de Dieu dont la sauvegarde est un devoir de tous ».
Le pape a réclamé l’élaboration de « stratégies d’assistance », qui mettent en premier lieu de leurs préoccupations la « dignité » de la personne âgée et aident celle-ci à conserver « l’estime de soi », afin qu’elle n’en vienne pas à « se sentir inutile et n’arrive à désirer et à demander la mort ». Il a souligné l’importance des relations au sein de la famille, où tous ont à « donner » et à « recevoir », et invité les familles à accompagner la personne âgée « jusqu’au terme de son pèlerinage terrestre ».
Le pape, qui a aussi rappelé aux chrétiens leur devoir de proclamer « l’Évangile de la vie », a présenté la vieillesse comme la « troisième saison de l’existence ». « La vie qui naît, la vie qui grandit, la vie qui décline, a-t-il déclaré, sont les trois moments du mystère de l’existence, de cette vie humaine qui vient de Dieu, est son don, son image, son empreinte, participation à son souffle de vie ».
Pour Jean Paul II, la prise en compte des personnes âgées requiert que l’on revoie les projets de société et que l’on en « rediscute la structure économique ». C’est un « véritable défi » lancé à la société, dont la « justice » effective se révèle dans sa capacité de répondre ou non « aux besoins d’assistance de tous ses membres ». Car « son degré de civilisation est proportionnel à la protection des composantes les plus faibles du tissu social ».
Pour la mise en place de politiques globales
Dans une intervention prononcée au congrès sur « Le vieillissement de la population mondiale et les politiques pour le développement », Mgr Jean-Louis Tauran, secrétaire pour les Relations avec les États, a de son côté demandé à la communauté internationale de mettre en place, à l’occasion de l’année internationale prévue par l’ONU en 1999, des « politiques globales ». Il a cité le discours de Jean Paul II au Forum international sur le vieillissement actif (5 septembre 1980) comme un texte de référence sur la question.
Enfin, pour le Père Maurice Borrmans, de l’Institut d’Études islamiques de Rome, « le soin des personnes âgées est l’un des lieux où la collaboration entre chrétiens et musulmans peut s’avérer la plus féconde ». (apic/cip/imed/pr)
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