Le Père Éric Lorinet, administrateur du diocèse de Valence exprime la « solidarité » et le « soutien » des Eglises de la Drôme face au mouvement de colère des agriculteurs, rapporte le quotidien Ouest-France .
« Beaucoup d’agriculteurs sont chrétiens, précise le prêtre. Certaines de nos vingt-deux paroisses sont très rurales. Notre foi nous appelle à la solidarité et à la justice sociale », écrit-il. Au cours de ses déplacements, les agriculteurs lui ont « fait part d’une lassitude ou d’un épuisement, se sentant abandonnés et n’arrivant plus à donner du sens à l’énergie folle dépensée dans leur travail. » Il évoque, pour quelques-uns, « une détresse profonde les poussant à mettre fin à leur vie prématurément ». Dans un communiqué publié le 26 janvier, il « encourage » les « diocésains, prêtres, diacres et les fidèles à être à leur écoute, partout sur le territoire. »
D’autres représentants de l’Église catholique lui ont emboîté le pas. Dans un message commun, les évêques du Languedoc-Roussillon ainsi que l’archevêque de Montpellier, affirment ne pas comprendre «qu’il y ait deux poids deux mesures et que certains produits importés soient exemptés des contraintes administratives, sanitaires et économiques que l’on vous impose. » Ils demandent que soit reconnu le caractère vital de la profession et sa noblesse.
Les évêques de Bretagne se disent solidaires des revendications exprimées par les syndicats. « Votre contact avec le vivant végétal et animal, votre souci de la qualité, votre attention à la meilleure manière de produire en respectant l’environnement, en tout cela vous donnez le meilleur de vous-mêmes. »
« Les agriculteurs que nous connaissons sont des gens responsables, sensibles aux problématiques liées au climat et à l’environnement », appuie de son côté Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes.
Le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) dénonce « les défenseurs du libre-échange déraisonné et inégalitaire » et appelle à « une révolution des modèles agricole et alimentaire ». Culture, mobilité, travail… Pour ses 90 ans, le mouvement a édité un recueil de 90»«‚propositions « pour le monde rural ». Il y invite, notamment, à « limiter la capitalisation sur les fermes » à « revaloriser les retraites agricoles » ou à « développer les coopérations entre les agriculteurs et les établissements de restauration collective ».
L’archevêque de Bordeaux s’est exprimé le 22 janvier pour la fête du saint patron des viticulteurs, Saint-Vincent. « Des personnes, qui ont toujours travaillé dans le domaine viticole, envisagent des départs à la retraite anticipée, des jeunes professionnels pensent à des reconversions. Tout cela impacte la vie du département, et, pour nous catholiques, de notre diocèse », relevait Mgr Jean-Paul James. »Aujourd’hui, la solidarité, la fraternité sont plus que jamais d’actualité ». (cath.ch/of/mp)
Maurice Page
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