Angélus: se défaire de l’image d’un Dieu «froid et distant»

«Avons-nous découvert le visage de Dieu comme Père de la miséricorde, ou croyons-nous et proclamons-nous un Dieu froid et distant?». C’est la question du pape François aux fidèles catholiques, lors de la prière de l’angélus, le 4 février 2024, sur la place Saint-Pierre.

Méditant sur l’Évangile de ce dimanche, où Jésus opère de nombreuses guérisons, en allant «à la rencontre de l’humanité blessée», le pape a souligné devant la foule que Dieu «n’est pas un maître détaché qui nous parle d’en haut». Le pontife a appelé à «abandonner le Dieu que nous croyons connaître», et à se défaire de «l’idée d’un Dieu distant, froid, indifférent à notre sort». Le Dieu chrétien est en effet «un Père plein d’amour qui se rend proche, qui visite nos maisons, qui veut sauver et délivrer, guérir de tous les maux du corps et de l’esprit».

Il a exhorté à ne pas se contenter d’être des «chrétiens de sacristie», ou des «chrétiens de salon», qui prient «seulement pour (se) sentir en paix». Le Saint-Père a recommandé «d’aller vers les autres pour répandre la consolation de Dieu». Car la foi n’est pas «une consolation intimiste qui nous laisse tranquilles».

Vœux pour le Nouvel An chinois

En marge de l’angélus du 4 février 2024, le pape François a appelé à construire la paix «par des gestes de compassion et de courage», en formulant ses vœux pour le Nouvel An lunaire qui sera célébré notamment en Asie de l’Est, le 10 février prochain. Le Nouvel An lunaire, fondé sur le calendrier chinois traditionnel, est célébré par les populations chinoises, coréennes, vietnamiennes, ou encore indonésiennes. Traditionnellement, c’est une période de vacances pendant laquelle les familles se retrouvent et passent du temps ensemble.

Après la prière mariale place Saint-Pierre, le pape a adressé ses salutations aux «millions de familles» qui célébreront ce Nouvel An. Il a souhaité qu’il soit «une occasion de vivre des relations d’affection et des gestes d’attention». Et ce, a-t-il ajouté, «afin d’édifier une société solidaire et fraternelle, où toute personne soit reconnue et accueille dans sa dignité inaliénable».

Il a également invité «à prier pour la paix, à laquelle le monde aspire tant, et qui aujourd’hui plus que jamais est menacée en de nombreux endroits». La paix «n’est pas une responsabilité de quelques-uns, mais de toute la famille humaine». Il a exprimé une pensée «pour les populations qui souffrent de la guerre, spécialement en Ukraine, en Palestine, en Israël».

Journée de la vie, lutte contre la traite

Après la prière mariale, le pape a évoqué la 46e Journée nationale de la vie promue par la Conférence épiscopale italienne sur le thème «La force de la vie nous surprend». Il a uni sa voix aux évêques de la Péninsule, lançant un appel à «dépasser les visions idéologiques, pour redécouvrir que toute vie humaine, y compris la plus limitée, a une valeur immense, et est capable de donner quelque chose aux autres».

Le 266e pape a également salué les jeunes de nombreux pays venus à Rome pour la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite, qui aura lieu le 8 février. Une cinquantaine de jeunes représentant des organisations de lutte contre le trafic d’êtres humains participent ces jours-ci à une semaine de formation dans la Ville éternelle. «Encore aujourd’hui, a dénoncé le pape, tant de nos frères et sœurs sont trompés par des fausses promesses et soumis à l’exploitation et aux abus». Et d’inciter à lutter contre ce «phénomène global dramatique».

Le drame des incendies au Chili

La Journée contre la traite est promue chaque année par l’Union internationale des supérieures générales (UISG) et l’Union des supérieurs généraux (USG), le jour de la fête de sainte Joséphine Bakhita (vers 1869 – 1947), ancienne esclave soudanaise devenue religieuse en Italie.

François a en outre exprimé sa solidarité envers les victimes des incendies dévastateurs qui ont touché le centre du Chili, et qui ont fait plus de 50 morts depuis le 2 février. Ces feux ont détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêt, entraînant des évacuations forcées. (cath.ch/imedia/ak/rz)

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