Actionnaires minoritaires écartés de sa gestion:
l’évêque de Namur reprend les rênes
Namur, 25 novembre 1998 (APIC) L’évêque de Namur, Mgr André-Mutien Léonard, a pris les rênes du groupe « Vers l’Avenir ». Les actionnaires minoritaires du second groupe de presse belge francophone ont été écartés de sa gestion. L’évêché était d’ailleurs déjà détenteur de quelque 85% des parts. Dans les rédactions des différents titres d’obédience catholique, « Vers l’Avenir », « La Libre Belgique » et « La Dernière Heure-Les Sports », notamment -, on s’inquiète d’une reprise en main idéologique du groupe de presse.
Le deuxième groupe de presse de la Belgique francophone après « Le Soir » de Bruxelles, vient de connaître une sérieuse secousse, avec une brusque restructuration de son conseil d’administration, au bénéfice de son actionnaire principal, l’évêché de Namur. Cinq des neuf membres du conseil d’administration ont démissionné, parmi lesquels le président François Desclée de Maredsous. Trois nouveaux membres ont été nommés. L’administrateur délégué Jacques de Thysebaert a été révoqué.
C’est en fait l’épilogue d’une crise latente qui opposait les familles en charge de la gestion du groupe, au titre d’un rôle historique, mais minoritaires dans le capital, et l’évêché détenteur de quelque 85% des parts. Pour l’évêché, ces dissensions rendaient difficiles la gestion de la société. Une médiation avait été confiée à Jean Hallet, ancien président de l’Université catholique de Louvain, mais elle n’a pas abouti, faut de temps, dit-on.
Le groupe, qui connaît des difficultés financières, doit être recapitalisé à hauteur d’environ 40 millions de francs (1,6 million de francs suisses). Il devra par conséquent trouver de nouveaux partenaires financiers, au moment où l’entrée du premier groupe de presse francophone Rossel (Le Soir) dans le capital de « La Voix du Nord » – en France – a des répercussions jusqu’en Belgique.
L’évêque de Namur, Mgr Léonard, se veut un interprète rigoureux de la pensée du pape, et n’est pas réputé pour sa collégialité, commente le quotidien français « La Croix ». Tant et si bien que l’on s’inquiète dans les rédactions d’une reprise en main idéologique de ce groupe de presse. L’actionnaire majoritaire assure toutefois que l’indépendance rédactionnelle sera maintenue. (apic/cx/pr)
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