Encore diminué par son rhume qui l’empêche de prononcer la plupart de ses discours depuis une quinzaine de jours, le pape François a laissé à un tiers la lecture de son message aux membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Créée en 2014, toujours présidée par le cardinal américain Sean O’Malley, elle se compose de spécialistes – laïcs, clercs ou religieux – sur les questions d’abus.
Dans son message, le pape souligne le «temps et les efforts» accomplis pour constituer le premier rapport annuel sur l’état des lieux de la lutte contre les abus dans l’Église. La publication de ce rapport est prévue au printemps, annonçait la commission en septembre 2023. Le pape demande que ce document puisse «aider à mieux comprendre le travail qu’il nous reste à accomplir», sans donner davantage de détail.
Plus loin, dans son discours, il assure que tous les chrétiens sont appelés – et «surtout» les autorités ecclésiastiques – à «connaître directement l’impact des abus» dans l’Église et à se laisser «secouer par la souffrance des victimes, en écoutant directement leur voix».
Cinq ans après le vaste sommet sur les abus convoqué au Vatican, le chef de l’Église catholique appelle la commission à veiller à l’application des mesures prises depuis. «Je vous ai déjà demandé de veiller au respect de Vos estis lux mundi, afin qu’il y ait des moyens fiables pour accueillir et soigner les victimes», souligne le pape, en référence au motu proprio de 2019. Parmi les mesures de cette loi figure l’obligation pour chaque diocèse du monde de mettre en place un ou des «dispositifs stables et facilement accessibles» afin de permettre le signalement d’abus sexuels sur mineurs.
Le pape François mentionne enfin l’initiative Memorare, portée par la commission. Il s’agit d’un mécanisme de financement de la prévention et de la lutte contre les abus pour les zones de l’Église aux ressources limitées. «Je suis encouragé de voir l’initiative Memorare prendre forme, en coopération avec les Églises de tant de pays à travers le monde», souligne-t-il. Il y voit à terme «un réseau de solidarité avec les victimes et ceux qui défendent leurs droits, en particulier là où les ressources et l’expérience sont rares».
Fin décembre 2023, la commission a communiqué sur des projets – essentiellement des programmes de formation – au Paraguay, au Panama, aux Caraïbes, en Afrique de l’Ouest et puis à Maurice. Des initiatives pour lesquelles 230’000 euros ont été alloués. (cath.ch/imedia/hl/rz)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-veut-comprendre-le-travail-restant-a-accomplir-sur-les-abus/