C’est avec une voix très fatiguée que le pape François a lancé un énième appel pour que cessent les armes dans le monde. Le pontife argentin, encore diminué par son «rhume», a notamment déploré la mort de nombreux jeunes soldats. «Aujourd’hui, on m’a apporté un chapelet et un évangile d’un jeune soldat mort au front. Il priait avec cela. Tant de jeunes, tant de jeunes s’en vont mourir», a confié le pape François devant plusieurs milliers de pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre de Rome.
Il leur a demandé de prier pour «tous ceux qui souffrent des terribles conséquences de la guerre». «Prions le Seigneur pour qu’il nous donne la grâce de vaincre cette folie de la guerre qui est toujours une défaite», a-t-il ajouté avant de conclure l’audience générale.
La religieuse argentine Lucia Caram, qui a été reçue par le pape François quelques instants avant l’audience générale avec l’équipe du site hispanophone Religion Digital, a livré dans un post Instagram quelques précisions sur ce chapelet remis au pontife. Il appartenait à un soldat ukrainien prénommé Oleksandre, qui le portait au moment de sa mort. Le pape s’est montré «ému» de recevoir ce chapelet qu’il avait lui-même béni, a précisé la religieuse.
Le pape François «aime l’Ukraine et souffre le martyre de ce peuple envahi et cruellement attaqué», indique cette religieuse dans ce post. «Il m’a encouragée à continuer, et m’a offert plus de chapelets à apporter en Ukraine», précise la religieuse dominicaine qui vit en Espagne, où elle est une figure médiatique populaire, particulièrement engagée pour la paix et pour le dialogue interreligieux.
En parlant de «drapeau blanc» dans un extrait d’entretien avec la télévision suisse diffusé le 9 mars 2024, le pape François a provoqué une polémique dans le camp de l’Ukraine et de ses alliés. «Quand on voit qu’on est vaincu, que ça ne va pas, il faut avoir le courage de négocier», ajoutait par exemple le chef de l’Église catholique en réponse à une question portant sur la paix en Ukraine.
Devant la polémique, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège Matteo Bruni a assuré que le pape ne demandait pas à l’Ukraine de capituler, mais seulement de négocier pour trouver une issue à la guerre.
Précisant lui aussi les déclarations du pape, le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a rappelé le 12 mars dans un entretien au Corriere della Sera que la première condition pour la paix en Ukraine était de mettre fin à l’agression russe.
Signe de la crise diplomatique entre le Saint-Siège et l’Ukraine, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a convoqué lundi le nonce apostolique en poste à Kiev pour faire part de sa déception et signifier au Saint-Siège que la seule paix acceptable était celle formulée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (cath.ch/imedia/cv/lb)
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