Les évêques de France inquiets sur le projet de loi sur la fin de vie

Les évêques de France ont exprimé le 19 mars 2024 leur ›grande inquiétude’ et leurs ›profondes réserves’ à l’égard du projet de loi sur la fin de vie annoncé par le président Macron. «Toute vie humaine mérite d’être inconditionnellement respectée et accompagnée avec une authentique fraternité«, rappellent-ils.

Réunie pour son assemblée plénière à Lourdes, la Conférence des évêques de France (CEF) s’est penchée dès l’ouverture de ses travaux sur la question de la fin de vie. «Avec beaucoup de nos concitoyens, chrétiens ou non, croyants ou pas, avec un très grand nombre de soignants (…), nous réaffirmons notre attachement à la voie française du refus de la mort provoquée et de priorité donnée aux soins palliatifs», souligne la déclaration.

Dans son discours d’ouverture, le président de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a souligné le caractère inhabituel de cette déclaration votée dès le premier jour, alors que l’Assemblée plénière dure jusqu’au 22 mars. Mais la démarche est utile pour que cette prise de position «n’apparaisse pas comme un sujet au milieu des autres».

Un impératif d’humanité et de fraternité

«C’est un impératif d’humanité et de fraternité que de soulager la souffrance et d’offrir à chacun la fin de vie la mieux accompagnée plutôt que de l’interrompre par un geste létal. Notre idéal démocratique, si fragile et si nécessaire, repose sur l’interdit fondateur de donner la mort», insiste le texte.

Les évêques relèvent l’importance du développement des soins palliatifs qui «peuvent et doivent se développer encore, quantitativement à travers tout notre pays et qualitativement en continuant de répondre de mieux en mieux aux douleurs encore réfractaires.»

Pour les prélats, «la demande de suicide assisté ou d’euthanasie est souvent l’expression d’un sentiment de solitude et d’abandon auquel nous ne pouvons ni ne devons nous résoudre.» «Notre époque, souvent habitée par la peur de la mort et le désir de prolonger indéfiniment la vie, considère aussi les vies fragilisées comme dénuées de sens. Nous voulons affirmer que toute vie, si fragilisée soit-elle, mérite d’être honorée jusqu’à son terme naturel.»

«Nous engageons tous les catholiques à s’impliquer davantage auprès des personnes en situation de handicap, âgées ou en fin de vie. Plus la solidarité avec les personnes les plus fragiles progressera, plus notre pays avancera sur un chemin renouvelé de fraternité, de justice, d’espérance et de paix», conclut la déclaration. (cath.ch/com/mp)

Maurice Page

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