La célébration s’est ouverte dans un silence absolu, alors que les fidèles, les 70 cardinaux et évêques et les 200 prêtres, se recueillaient à genou, derrière le pape priant dans son fauteuil roulant, seul devant le maître-autel. Depuis 2022, le pontife, souffrant du genou, n’accomplit plus le rite de la «prostration» ou «prosternation», durant lequel le célébrant s’étend devant l’autel, en signe d’adoration.
Selon la tradition, l’assemblée a écouté la lecture du récit de la Passion de Jésus dans l’Évangile de saint Jean chanté en latin. Puis le pontife argentin, le clergé et les fidèles se sont unis à une longue prière intercédant notamment pour l’unité des chrétiens, pour les juifs, pour les non-croyants, pour les gouvernants, ou encore pour les victimes des guerres. L’assemblée a ensuite vénéré un grand crucifix de bois apporté en procession, que le pape a tenu entre ses mains, debout quelques instants.
Dans son homélie devant le pape, le cardinal Cantalamessa a vu dans la crucifixion de Jésus une leçon pour «les puissants de la terre» et «un renversement total de l’idée humaine de Dieu». En effet, «la véritable toute-puissance de Dieu est l’impuissance du Calvaire», a-t-il expliqué. Une réalité divine bien éloignée du «triomphe de la Sainte Église» professé par certains courant catholiques par le passé, a fait observer le religieux capucin qui prêchait en robe de bure marron.
Et à la résurrection, a poursuivi le cardinal Cantalamessa, le triomphe de Jésus n’est pas «extérieur et visible», ce n’est pas «une revanche qui humilie ses adversaires», car toute vengeance serait incompatible avec l’amour que le Christ a voulu témoigner aux hommes par sa passion. Jésus, a-t-il assuré, continue d’aimer et de pardonner, sans jamais condamner. La célébration s’est conclue, comme elle avait commencé, dans le silence. (cath.ch/imedia/ak/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-celebre-la-passion-dans-le-silence-de-la-basilique-saint-pierre/