Pour l’œuvre d’entraide catholique, cette initiative qui vise à renforcer la réduction individuelle des primes constitue l’un des instruments majeurs et les plus efficaces de la lutte contre la pauvreté. Or il y a urgence en la matière, estime-t-elle.
Les chiffres publiés le 26 mars 2024 par l’Office fédéral de la statistique (OFS) pour l’année 2022 indiquent que 8,2% de la population en Suisse étaient alors en situation de pauvreté et que 1,34 millions de personnes étaient en outre menacées de pauvreté, soit 15,6% de la population.
Les ménages concernés ne disposent d’aucune marge de manœuvre financière pour faire face à la hausse des loyers, des primes d’assurance-maladie et des denrées alimentaires. Ils ne peuvent pas faire face à une dépense inattendue de 2500 francs, par exemple une facture de dentiste. Les actifs menacés de pauvreté, considérés comme des working poor, sont toujours aussi nombreux (298’000 personnes). Et si l’on tient compte de leur conjoint et enfants, ce chiffre passe à 709’000.
Caritas Suisse demande de longue date à la Confédération, aux cantons et aux communes d’agir de manière ciblée contre la pauvreté. L’initiative d’allègement des primes d’assurance-maladie va dans ce sens, estime-t-elle. «Les coûts de la santé et les arriérés de primes d’assurance-maladie sont un sujet de préoccupation majeur dans les consultations sociales de Caritas», indique l’œuvre d’entraide dans un communiqué du 10 avril 2024. Et le service `Dettes conseils` de Caritas fait le même constat.
«Les conséquences de la charge croissante des primes et de la participation individuelle aux coûts sont désastreuses: nombre de personnes concernées renoncent aux prestations de santé par crainte des futures factures et se mettent ainsi en danger.» Car elles sont nombreuses à ne bénéficier que partiellement, voire pas du tout, de la réduction individuelle des primes. «De grandes disparités à ce sujet existent entre les cantons», rappelle Caritas Suisse. (cath.ch/com/lb)
Lucienne Bittar
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