Poursuivre les crimes contre l’humanité
La crédibilité de la commission n’est pas remise en cause, mais le rapport jette surtout la lumière sur la réticence des défenseurs de l’apartheid à dire la vérité, ajoute Mike Pothier.
Recevant le rapport des mains de Mgr Tutu, Nelson Mandela avait déjà souligné que « beaucoup d’entre nous aurons des réserves sur certains de ces aspects ». « Il semblera injuste à certains de placer ceux ayant combattu une juste guerre sur le même plan que ceux qui s’y sont opposés. »
La commission « Vérité et réconciliation », présidée par l’ancien archevêque anglican du Cap, Desmond Tutu, recommande de poursuivre pour crimes contre l’humanité tous les responsables de l’apartheid en Afrique du Sud, notamment l’ancien président Pieter W. Botha. Mais l’ANC du président Nelson Mandela n’est pas épargnée.
Chef de l’Etat de 1978 à 1989, Pieter Botha est déclaré responsable au premier chef de toutes les persécutions légales et illégales contre les opposants à l’apartheid. Mais parallèlement le rapport dénonce aussi les violations des droits de l’homme commises durant la lutte de libération. L’ANC est ainsi également coupable d’exécutions sommaires, de tortures et de violences. Ni l’ex-femme de Mandela, ni Mangosuthu Buthelezi, chef du parti nationaliste zoulou Inkatha et aujourd’hui ministre de Intérieur n’ont droit à l’indulgence de la commission. (apic/com/mp)
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