«Intelligent, pieux, et rusé», le pape fait l’éloge de Pie VII

Le pape François a fait l’éloge de Pie VII (1742-1823), un pape qui fut captif de l’empereur Napoléon, devant des catholiques italiens venus à Rome ce 20 avril 2024 à l’occasion du bicentenaire de la mort de Pie VII. Il a loué les efforts de son prédécesseur qui a su protéger l’unité de l’Église et le message évangélique. 

Succédant à Pie VI, mort en captivité à Valence (France), Pie VII est élu lors d’un conclave se déroulant à Venise, Rome étant alors occupée par les armées révolutionnaires françaises. En 1801, un Concordat est signé avec la France, mais Napoléon et Pie VII s’opposent après la publication unilatérale par la France des ›articles organiques’ qui limitent grandement l’autorité du Saint-Siège. En 1808, il est fait prisonnier et ne sera libéré qu’en 1814. 

Se remémorant cette époque douloureuse pour la papauté, François a rappelé les mots de Pie VII au moment de son arrestation, alors que la France lui proposait « d’échapper à la captivité en échange de compromis». « Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas, nous ne voulons pas », a cité le pape François en latin puis en italien. 

Certes, a expliqué le pape, l’Église sous Pie VII fut «matériellement plus pauvre mais moralement plus cohérente, plus forte et plus crédible». 

La ruse de Pie VII

Vantant l’intelligence, la piété et la «ruse» de son prédécesseur, il a raconté que ce dernier avait parfois fait passer durant sa captivité « des messages cachés dans la lingerie ; et ainsi, il a pu diriger l’Église, à travers de la lingerie ! ». Donnant cet exemple de ruse, il a invité les catholiques à être « simple comme la colombe mais rusés comme le serpent ». 

Le pape François a aussi souligné le souci de Pie VII pour la communion et l’unité de l’Église à une époque où les troubles de la Révolution française et des guerres napoléoniennes continuaient de générer  de « douloureuses divisions ». Mais le « calme et la persévérance dans la défense de l’unité » de Pie VII ont permis de régénérer l’Église. Dans une autre improvisation, le pape François a confié à ses hôtes que les « commérages » pouvaient aujourd’hui être des éléments de discorde dans l’Église. «S’il y a des commérages, il y a un très bon remède : se mordre la langue», a-t-alors indiqué, provoquant des rires parmi l’auditoire. 

Le pontife argentin a enfin souligné l’attention de son prédécesseur pour les pauvres et les nécessiteux, rappelant qu’il avait lancé  des initiatives sociales importantes.  « Pie VII alla même jusqu’à accorder l’hospitalité dans les États de l’Église, après la Restauration, à la famille même de ce Napoléon qui l’avait fait emprisonner quelques années auparavant, et il demanda que ce dernier, désormais vaincu, soit traité avec douceur en prison ». (cath.ch/imedia/hl/mp)

I.MEDIA

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/intelligent-pieux-et-ruse-le-pape-fait-leloge-de-pie-vii/