Le pape prie pour que Dieu donne à son Église «la grâce de redécouvrir l’espérance, d’annoncer l’espérance, de construire l’espérance». Le désespoir de notre société, souligne-t-il, vient du fait qu’elle soit «souvent plongée dans le seul présent et incapable de regarder vers l’avenir». Elle se trouve dès lors en souffrance face aux maux de l’époque actuelle: la «grisaille de l’individualisme et de la facilité», la «création gravement blessée et défigurée», les «lendemains remplis de crainte » qui menacent les peuples, les «guerres qui sèment la mort», les injustices, les derniers qui restent «à la traîne».
Dès lors, sans l’espérance, «le rêve d’un monde fraternel risque d’apparaître comme un mirage», reconnaît François. Et face à ce défi, il constate que l’Église souffre souvent du «poids de la fatigue et de la fragilité».
Mais le pape demande aux chrétiens de ne pas oublier leur mission: «garder la lumière de l’Évangile» et «transmettre à tous le feu que Jésus a apporté et allumé dans le monde une fois pour toutes». Armé de l’espérance, ils peuvent porter leurs «rêves qu’aucune obscurité ne peut éteindre».
Cette espérance n’est pas «un simple optimisme humain» ou «une attente éphémère liée à une quelconque sécurité terrestre», prévient le pontife. Mais elle trouve son «fondement» dans la résurrection du Christ, par laquelle il «est monté au ciel et porte dans le cœur de Dieu notre humanité pleine d’attente et de questions».
Les chrétiens peuvent dès lors être des «chanteurs d’espérance dans un monde marqué par trop de désespoir», exhorte le pape. Car la vie chrétienne, a-t-il insisté, sait «faire vibrer les cordes de l’humanité».
Le pape François conclut son homélie par une longue citation de Romano Guardini, une de ses figures spirituelles de référence. Le théologien allemand du XXe siècle reconnaît que le monde qui l’entoure s’éloigne de Dieu et que «la Parole du Seigneur décline», mais insiste sur la fidélité des croyants.
«Peut-être Dieu est-il plus proche de notre époque glaciaire que du baroque avec le faste de ses églises, du Moyen Âge avec l’abondance de ses symboles, du christianisme des premiers temps avec son courage juvénile face à la mort», affirme Romano Guardini. Car, selon lui, c’est de la fidélité des chrétiens d’aujourd’hui que «pourrait naître une foi non moins valable, peut-être même plus pure, en tout cas plus intense qu’elle ne l’a jamais été». (cath.ch/imedia/cd/gr)
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