Afrique du Sud: Le pasteur Beyers Naudé dénonce la corruption dans son pays
East London, 5 août 1998 (APIC) Christian Beyers Naudé, l’un des vétérans de la lutte contre le régime d’apartheid, considère que le premier défi à relever en Afrique du Sud est « la corruption qui ronge notre société et sape les principes et valeurs du passé ».
Lors du lancement officiel de l’Initiative nationale pour la « contextualisation » de la formation théologique (NICTE), le vieux pasteur – il est âgé de 83 ans – a prononcé à Johannesburg un sévère réquisitoire contre la corruption omniprésente dans le pays. Le projet NICTE a été mis en place par des théologiens désireux de trouver de nouvelles formes d’enseignement théologique adaptées au milieu africain et sud-africain.
Pour Beyers Naudé, le deuxième défi de la société sud-africaine est l’éclatement de la vie familiale: « Aujourd’hui le divorce est devenu courant et cause des dommages importants, en particulier aux enfants de notre futur ». Par ailleurs, le système économique de l’Afrique du Sud laisse beaucoup à désirer et doit « être revu à la lumière de l’Evangile ». Présent à la cérémonie, le prêtre catholique Smangaliso Mkhatshwa, vice-ministre de l’Education du gouvernement de Nelson Mandela, s’est félicité du lancement de cette initiative « qui permettra d’apporter à la théologie et à l’éducation la richesse de l’expérience et du génie africain et de l’enraciner dans le milieu africain ».
Smangaliso Mkhatshwa a obtenu une dispense spéciale de son évêque et a été libéré pour cinq ans de ses obligations ecclésiastiques pour se consacrer aux affaires politiques. Les valeurs africaines, a-t-il ajouté, « devraient avoir la préséance » sur les valeurs venues d’ailleurs « en façonnant les perspectives et la connaissance que les gens ont d’eux-mêmes ». (apic/eni/be)
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