La fondation qui organise ce voyage porte le nom de Ferdinand Verbiest (1623-1688), un missionnaire jésuite des Pays-Bas méridionaux qui fut envoyé en Chine en 1658. Accueilli au sein de la cour impériale où il fut reconnu pour ses talents en matière de mathématiques et d’astronomie, il est enterré à Pékin à proximité de la tombe d’un autre grand missionnaire en Chine, Matteo Ricci.
Pour ce voyage dans les pas de ce grand intellectuel, encore reconnu en Chine de nos jours, le cardinal De Kesel est venu accompagné de cinq religieux, dont deux membres des scheutistes, une congrégation missionnaire belge qui joua un rôle déterminant dans l’évangélisation du nord du pays, notamment de la Mongolie intérieure, et qui a créé la fondation Verbiest. L’accompagne aussi Mgr Herman Cosijns, ancien secrétaire de la conférence épiscopale de Belgique qu’a présidée le cardinal jusqu’en 2023.
Le cardinal est invité à double titre: en tant que président de la fondation Verbiest, mais aussi en tant qu’auteur du livre Foi et religion dans une société moderne (Salvator). Cet ouvrage a récemment été traduit en chinois et édité par la fondation, et sera présenté par son auteur lors d’une conférence au Grand Séminaire national à Pékin le 9 juin.
Le même jour, dans la cathédrale de la capitale, le cardinal De Kesel concélébrera l’eucharistie avec Mgr Li Shan, évêque de Pékin. Depuis la signature de l’accord pastoral de 2018 sur la nomination des évêques, la concélébration n’est plus un problème, le pape ayant à cette occasion reconnu tous les évêques rattachés à l’Association patriotique, l’entité contrôlée par le parti communiste chinois.
Cependant, la conférence des évêques chinois – dépendant de l’Association patriotique, qui recevra le cardinal belge – n’est pas reconnue par le Vatican, qui demande que les membres de l’Église clandestine (nommés seulement par Rome) puissent en être membres. Le cardinal doit visiter le bureau de cet organisme dans le cadre d’un programme de coopération pastorale, de recherche académique et d’échange culturel.
Ce programme avait été lancé en 2018, mais il a été interrompu par la pandémie avant d’être relancé après la visite de quatre évêques chinois en Belgique en septembre 2023. En avril dernier, un groupe de 22 prêtres chinois est venu suivre une formation de 100 heures en Écriture Sainte, en pastorale et en enseignement social à l’université néerlandophone KU Leuven. Comme en 2018, les prêtres ont pu ensuite se rendre à Rome en pèlerinage, où ils ont été reçus par le pape François.
La suite du voyage du cardinal De Kesel prévoit la visite de deux anciennes missions de l’ordre des scheutistes en Mongolie intérieure, avec à chaque fois une concélébration eucharistique. Le 13 juin, la délégation belge sera accueillie à Pékin pour une ultime rencontre officielle avec les délégués de toutes les religions officiellement reconnues par le parti communiste chinois.
Par ce voyage, le cardinal De Kesel rentre dans la liste restreinte des cardinaux ayant effectué un déplacement dans l’Empire du Milieu depuis la prise du pouvoir par les communistes. Cela a notamment été le cas du cardinal français Roger Etchegaray puis du cardinal autrichien Franz König en 1980, suivis depuis par les cardinaux Jean-Baptiste Wu, Jaime Sin, Theodore McCarrick, Joseph Zen, Crescenzio Sepe, Paolo Romeo, Gianfranco Ravasi, Matteo Zuppi et Stephen Chow.
Le voyage du cardinal De Kesel était en fait prévu depuis 2020, mais avait été annulé à cause de la pandémie de Covid-19. Depuis, le cardinal a été invité à nouveau par les évêques chinois à leur rendre visite, dans le cadre de cet échange avec la fondation Verbiest, qui organise une conférence internationale en septembre prochain à Louvain pendant laquelle interviendront plusieurs orateurs chinois, et notamment un évêque chinois. Le pape François se rendra lui aussi à Louvain en septembre, à l’occasion des 600 ans de cette université. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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