Algérie: Jean Paul II nomme un successeur à Mgr Pierre Claverie assassiné en 1996
Rome 10 juillet 1998 (APIC) Le Père Alphonse Georger, rédemptoriste lorrain de 62 ans, a été nommé vendredi par le pape Jean-Paul II évêque d’Oran. Homme de terrain présent en Algérie depuis plus de trente ans, Mgr Georger est resté sur place malgré les dangers réels de la situation actuelle. Il succède à Mgr Pierre Claverie, assassiné le 1er août 1996.
Originaire de Sarreguemines, dans le diocèse de Metz, où il est né en 1936, il est entré chez les rédemptoristes en Alsace et a fait ses études de lettres et de théologie à Fribourg, en Suisse. Il est passé en 1962 au diocèse d’Alger et a complété ses études au grand séminaire de Kouba.
De 1965 à 1967, il a fait des études en arabe littéraire et islamologie et a été nommé curé de Bab El Oued. En 1968, il devient curé de Cherchell, enseignant en même temps le français et l’allemand dans une école publique. Il revint ensuite en France, pour étudier le droit canon à Strasbourg, où il obtient une licence puis le doctorat, en 1977.
Il est alors nommé vicaire à la cathédrale d’Alger et secrétaire de l’archevêché tout en étant parallèlement aumônier de la communauté catholique de langue allemande. La même année, il devient doyen du centre d’Alger. De 1978 à 1981, il est curé de Ain-Taya, et de 1981 à 1988, vicaire épiscopal pour les affaires temporelles et les questions canoniques, tout en étant économe diocésain. La même année, le cardinal Duval le nomme curé de la cathédrale.
En 1988, il est de nouveau curé de Cherchell et vicaire judiciaire de la Conférence épiscopale d’Afrique du Nord, charge qu’il exerce encore. De 1993 à 1995, il a été le collaborateur local de la représentation pontificale d’Alger, et depuis 1995, il est directeur du centre d’études diocésaines d’Alger.
Le Père Georger succède à Mgr Pierre Claverie, dominicain né à Bal-el-Oued, assassiné le 1er août 1996 à l’âge de 58 ans. Évêque d’Oran depuis 1981, le prélat avait toujours, comme la plupart des prêtres et des religieuses de son diocèse, refusé de quitter l’Algérie, malgré les recommandations du gouvernement français. « L’Église doit continuer à vivre l’amitié et le dialogue avec les musulmans », déclarait-il en mai 1996, au lendemain de l’enlèvement des moines de Tibhirine (avant que l’on n’en connaisse l’issue tragique), invitant au « courage de la fraternité ». Peu de temps avant, Mgr Claverie avait publié ses « Lettres et Messages d’Algérie », où il disait avec force son attachement à la terre algérienne et au peuple algérien. (apic/imed/cip/ mp)
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