Espagne: l’Eglise et l’argent des contribuables

L’épiscopat souhaite des « mécanismes correcteurs »

Madrid, 3 juin 1998 (APIC) Le financement de l’Eglise catholique en Espagne ne satisfait pas les évêques. Mgr Juan José Asenjo, secrétaire de la conférence épiscopale, déplore que seul un tiers des Espagnols, pourtant catholique à plus de 95%, décident d’affecter à l’Eglise la part de leur impôt à un but social. Autre source de frustration: l’application des accords concernant l’enseignement de la religion catholique.

Sur le financement de l’Eglise catholique, Mgr Asenjo, qui s’est confié au quotidien madrilène ABC, reconnaît que le montant alloué par l’Etat à l’Eglise n’a cessé d’augmenter ces dernières années, mais « dans un sens végétatif, proportionnel à l’augmentation du coût de la vie ».

Le prélat constate par ailleurs que le nombre des Espagnols qui décident d’affecter à l’Eglise catholique une partie de leurs impôts diminue; ils n’étaient plus que 33,36% en 1996 contre 38,32% en 1994. Il se dit convaincu que « cette situation n’est pas la conséquence d’une désaffection vis-à-vis de l’Eglise, mais est liée à des problèmes d’ordre technique ».

Mgr Asenjo réclame l’introduction de « mécanismes correcteurs indispensables », soit en augmentant le pourcentage (actuellement 0,5) que le contribuable peut destiner à l’Eglise, soit en partageant entre les bénéficiaires possibles (l’Eglise ou d’autres initiatives d’intérêt social) les montants non affectés par les contribuables, qui restent entièrement entre les mains de l’Etat. En 1996, par exemple, presque la moitié des contribuables (48,59%) n’ont pas signalé à qui ils désiraient affecter 0,5% de leurs impôts.

Interrogé sur l’application des accords passés entre l’Eglise et l’Etat concernant l’enseignement de la religion catholique, Mgr Asenjo n’a pas caché « l’insatisfaction » des évêques devant la manière dont le cours de religion est organisé. Il insiste sur la nécessité d’une « véritable alternative » pour les étudiants qui ne choisissent pas le cours de religion, c’est-à-dire « une matière sérieuse et bien étudiée, comme l’histoire des religions ou la culture religieuse, une matière sujette à évaluation et non pas, comme c’est le cas maintenant, du temps libre ou consacré à l’étude personnelle avec l’aide d’un professeur ».

Par ailleurs, Mgr Asenjo annonce que le gouvernement espagnol et ceux des « communautés autonomes » (régions) ont investi plus de deux milliards de pesetas dans la restauration et l’entretien des cathédrales. Depuis la mise en œuvre au début de 1997 d’un « Plan National » qui prévoit la réalisation de travaux dans pas moins de 82 cathédrales, 24 plans directeurs (un par cathédrale) ont été concrétisés, qui concernent notamment les cathédrales de Tarazona, Cadix, Tolède et Sigüenza. Selon Mgr Asenjo, les autres plans directeurs seront probablement achevés d’ici la fin de l’année. (apic/cip/ab)

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