Pour dire avec lui que le diable existe

Rome: L’exorciste italien Don Gabriel Amorth réagit à la catéchèse du pape

Rome, 4 juin 1998 (APIC) Le diable existe, a dit mercredi le pape au cours de sa catéchèse. L’exorciste italien Don Gabriel Amorth a réagi jeudi dans le quotidien « L’Avvenire » au propos du pape tenus mercredi 3 juin sur l’activité d’exorciste de Jésus-Christ. « Selon moi, dans les paroles du pape, il y a aussi un avertissement implicite pour le clergé », affirme-t-il, interrogé par le quotidien de la Conférence épiscopale italienne.

Dans sa catéchèse hebdomadaire du 3 juin, Jean Paul II a en effet évoqué l’activité « d’exorciste » du Christ luttant contre Satan dès le début de sa vie publique.

« Depuis trois siècles, explique Don Amorth, les exorcismes ont été quasi complètement abandonnés dans l’Eglise ». Conséquences: « Nous avons des prêtres et des évêques qui ne les ont jamais étudiés et même qui n’y croient pas ». Le Père Amorth vise aussi les théologiens et les biblistes: « Certains ne croient même pas aux exorcismes de Jésus-Christ et disent que c’est seulement un langage utilisé par les Evangélistes pour s’adapter à la mentalité de leur époque ». Selon lui, c’est ainsi qu’on nie « la lutte contre le démon et son existence ».

Avant l’introduction des exorcismes officiels dans l’Eglise latine au IVe siècle le pouvoir de chasser les démons, explique l’exorciste, était exercé par tous les chrétiens. « Ce type de prière fait partie de la liturgie du sacrement du baptême, rappelle encore le spécialiste. On y donnait autrefois une grande importance, et puis il a été réduit à un simple « Oremus » (prions), ce qui a alors provoqué des protestations publiques de la part de Paul VI ».

Il explique encore que les « tentations » ne sont pourtant pas éliminées par le baptême. « Les combats de Satan, dit-il, comme tentateur, continuent toujours et contre tous les hommes. Il ne faut pas dire que le baptême préserve sic et simpliciter (ainsi et simplement) de l’activité du démon. Ce dernier, selon saint Basile, cité par le pape, « a perdu son pouvoir en présence de l’Esprit-Saint » présent en Jésus. Cela ne signifie pas qu’il ait perdu son pouvoir en général, parce que, comme dit ’Gaudium et Spes’, l’activité du démon durera jusqu’à la fin du monde ».

Le pape a replacé le 3 juin, au cours de sa catéchèse, l’activité d’exorciste du Christ dans le contexte de sa mission « royale » de régner sur toute chose y compris sur le tentateur, comme le montre le récit évangélique des tentations du Christ, commentées par le pape. (apic/imed/pr)

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