Les traditionalistes fidèles à Rome également en progression

La Fraternité St-Pierre, née dans le sillage du schisme d’Ecône

Zurich/Wigratzbad, 22 juin 1998 (APIC) La Fraternité sacerdotale St-Pierre, une Fraternité traditionaliste fondée avec l’appui de Rome pour accueillir ceux qui ne voulaient pas suivre Mgr Lefebvre dans le schisme, célébrera son 10ème anniversaire le 24 octobre prochain. Elle se rendra en pèlerinage à Rome et y sera reçue par le cardinal Angelo Felici, président de la Commission pontificale « Ecclesia Dei ».

Fondée, après la rupture d’Ecône, sous l’égide d’ »Ecclesia Dei » pour recevoir les « déçus du lefebvrisme », la Fraternité sacerdotale St-Pierre semble elle aussi avoir le vent en poupe. Ayant accepté en principe les décrets dogmatiques du Concile Vatican II mais restant critique sur l’interprétation de certains décrets pastoraux conciliaires, la Fraternité St-Pierre cherche à se frayer un passage dans les diocèses suisses. En Suisse, elle a des activités à Zurich, St. Pelagiberg (TG), Oberarth (SZ), Baden, Berne, Fribourg, Bulle et Lausanne.

Souvent confondus avec les intégristes – les prêtres de la Fraternité portent la soutane – ils suscitent parfois la méfiance et ne sont pas partout accueillis les bras ouverts. Ils ont de la difficulté à obtenir l’ »indult » requis pour célébrer la messe tridentine. « En particulier dans le diocèse de St-Gall », précise l’abbé Franz Prosinger, à la maison de retraite spirituelle de St. Pelagiberg (canton de Thurgovie, dans le diocèse de Bâle). « Pour les évêques suisses, qui sont aussi ’polarisés’, c’est seulement un prétexte, car notre position envers le pape, l’Eglise et le Concile est claire. Nous acceptons le Concile interprété à la lumière de la Tradition. Nous résistons à la protestantisation de l’Eglise ».

Six jeunes prêtres – un Autrichien, quatre Allemands et un Suisse – travaillent sur le territoire suisse, mais ils ne sont pas incardinés dans les diocèses. Membres d’une société de vie apostolique de droit pontifical, ils dépendent directement de leur Supérieur général, l’abbé Josef Bisig à Wigratzbad, en Allemagne.

« Beaucoup de protestantisme dans les églises catholiques »

Le Père Gabriel Baumann, chef du district suisse de la Fraternité à Zurich, à l’instar de l’abbé Bisig et de l’abbé Franz Prosinger, a été ordonné par Mgr Lefebvre. L’évêque rebelle était suspens a divinis avant son excommunication. Les quatre autres ont été ordonnés à Wigratzbad par un évêque de l’Eglise romaine.

« Malheureusement, on rencontre beaucoup de protestantisme dans les églises catholiques, et dans les paroisses, l’on a assisté à une destruction partielle de la liturgie… Nous espérons que dans le domaine liturgique l’on revienne vers davantage de tradition. Nous pensons que notre existence favorisera ’une réforme de la réforme’ acceptable, car la réforme liturgique a été trop loin. C’est aussi la position du cardinal Ratzinger, qui nous appuie. Nous bénéficions encore du soutien de l’ancien évêque de Coire, Mgr Wolfgang Haas, de l’évêque de Sankt Pölten, Mgr Kurt Krenn et de l’évêque de Salzbourg, Mgr Georg Eder », a déclaré à l’APIC l’abbé Prosinger. La Fraternité célèbre la messe en latin selon le rite de Saint-Pie V, le prêtre le dos tourné au peuple; les lectures et l’homélie sont en langue vernaculaire.

« Selon la tradition liturgique, les fidèles peuvent chanter, mais chez nous, les laïcs ne sont pas autorisés comme lecteurs ou pour aider à distribuer la communion; la communion n’est pas donnée dans la main. Ce ne sont pas seulement des vieilles personnes qui viennent par nostalgie du latin; de nombreuses familles avec enfants fréquentent nos messes », témoigne l’abbé d’origine bavaroise.

Protéger nos jeunes des erreurs doctrinales

Contrairement à la Fraternité St-Pie X « qui tend de plus en plus à devenir une secte », l’abbé Prosinger est d’avis que la Fraternité sacerdotale St-Pierre a de l’avenir: « Beaucoup de jeunes viennent dans nos séminaires avant tout pour la liturgie, mais aussi pour la doctrine et la discipline. Ceux qui sont dans les séminaires diocésains étudient à l’Université où beaucoup d’erreurs doctrinales sont enseignées. Nos jeunes ont besoin d’être protégés de ces erreurs et de conserver la liturgie ». (apic/be)

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