Note doctrinale du cardinal Ratzinger
L’ordination sacerdotale exclusivement
réservée aux hommes est une « vérité à tenir pour définitive »
Rome, 30 juin 1998 (APIC) L’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes est une « vérité à tenir pour définitive », dit le cardinal Ratzinger dans la note doctrinale qui accompagne la lettre apostolique.
Dans sa note, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, insiste sur des vérités qui sont à tenir pour « définitives ». Parmi celles-ci, il cite la « primauté du successeur de Pierre », l’ordination sacerdotale « exclusivement réservée aux hommes », « l’illicéité » de l’euthanasie, de la prostitution » et de la fornication, « la légitimité de l’élection du Souverain Pontife », la célébration d’un Concile oecuménique, la canonisation des saints, les déclarations de Léon XIII sur « l’invalidité des ordinations anglicanes ».
Cette note est publiée à l’occasion de la lettre apostolique de Jean Paul II publiée le même jour pour adapter les droits canons latin (1983) et oriental aux dispositions prises en 1989 pour la « Profession de foi » et le « serment de fidélité » demandés aux personnes, clercs ou laïcs, qui exercent une charge au nom de l’Église. La formule de serment reste inchangée, mais la note précise le statut des vérités dont il s’agit dans la formule conclusive du serment.
A la suite du Credo de Nicée-Constantinople, le serment prévoit cette première affirmation: « Avec une foi ferme, je crois aussi toutes les vérités qui sont contenues dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition et proposées par l’Église pour être crues comme divinement révélées, soit en vertu d’une décision solennelle, soit par le Magistère ordinaire et universel. » Le cardinal Ratzinger explique que cette formule « entend affirmer que ce qui est enseigné est constitué de toutes les doctrines de foi divine et catholique que l’Église propose comme divinement et formellement révélées et, comme telles, irréformables ». Elles « requièrent l’assentiment de foi théologale de tous les fidèles ».
La note précise qu’il s’agit de « doctrines contenues dans la Parole de Dieu écrite ou transmise et, dans un jugement solennel, elles sont définies comme vérité divinement révélées soit par le Pontifie romain quand il parle ’ex cathedra’, soit par le Collège des Évêques réuni en Concile, ou encore elles sont infailliblement proposées à la foi par le Magistère ordinaire et universel ». Qui les nierait serait dans une situation « d’hérésie ».
Des exemples
Le deuxième paragraphe du serment vise « toutes et chacune des vérités que l’Église propose de façon définitive concernant la doctrine sur la foi et les moeurs ». C’est à ce propos que le cardinal Ratzinger donne le plus d’exemples (ceux cités plus haut). Il explique: « Toutes ces doctrines ayant trait au domaine dogmatique ou moral, qui sont nécessaires pour garder et exposer fidèlement le dépôt de la foi, même si elles n’ont pas été proposées par le Magistère de l’Église comme formellement révélées ». En effet, poursuit la note, elles peuvent être « solennellement définies par le Pontife romain quand celui-ci parle ’ex cathedra’ ou par le Collège des Évêques réunis en Concile », ou par le « magistère ordinaire et universel de l’Église ». Elles doivent « être tenues par les fidèles catholiques avec un assentiment ferme et définitif ». Celui qui les nierait ne serait « plus en communion avec l’Église catholique ».
Deux types de vérités
Ces vérités, est-il précisé, sont de deux types. Celles qui ont avec la Révélation un lien « historique » et celles qui ont avec elle un lien « logique », comme « expression d’une étape de maturation de la connaissance de cette révélation ». Leur caractère « définitif » vient précisément, dans les deux cas, de ce « lien intrinsèque » avec la Révélation divine.
L’assentiment dû aux vérités concernées par ces deux premières formules est « plein et irrévocable ». Et ceci du fait que ces vérités viennent de la foi « dans l’autorité de la Parole de Dieu » (premier paragraphe), soit de la foi « dans l’assistance que l’Esprit Saint prête au Magistère et sur la doctrine catholique de l’infaillibilité du Magistère » (deuxième paragraphe de la formule de serment).
Le troisième paragraphe vise un troisième type de vérités qui requièrent des fidèles catholiques « la soumission religieuse de la volonté et de l’intelligence ». Elles concernent des enseignements de l’Église, en matière de foi ou de morale, « présentés comme vrais ou au moins comme sûrs, même s’ils n’ont pas été définis dans un jugement solennel ou proposés comme définitifs par le Magistère ordinaire et universel ».
La note précise que ces enseignements peuvent ne pas être de caractère « définitif ». Néanmoins, « une proposition contraire à ces doctrines peut être qualifiée d’erronée ou bien, dans le cas des enseignements de l’ordre de la prudence, de téméraire ou de dangereuse », auquel cas elle « ne peut être enseignée de façon sûre » (« tuto doceri non potest »). (apic/cip/imed/pr)
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