Rome: Drame de la Garde suisse l’histoire se répète
Rome, 8 mai 1998 (APIC) Un drame pénible et douloureux s’est déroulé mercredi à la Cité du Vatican. Un homme dont on ignore encore l’identité exacte a fait feu sur le colonel Robert Nünlist, commandant de la Garde Suisse pontificale puis a retourné son arme contre lui-même. Ainsi débute la principale nouvelle du service APIC du 8 avril 1959. 39 ans après le 4 mai 1998, l’histoire s’est répétée de manière presque identique. A une différence près: en 1959 le commandant n’avait été que légèrement blessé, tout comme son agresseur.
Le drame du 4 mai 98 avec la mort du commandant de la Garde Suisse Alois Estermann, de sa femme Gladys, et du caporal Cédric Tornay, a jeté un coup de projecteur inattendu sur une affaire vieille de presque quarante ans et quasiment oubliée. Le 8 avril 1959 Adolphe Rücker, un jeune Garde Suisse argovien de 25 ans avait tiré deux coups de feu sur le commandant de la Garde Suisse Robert Nünlist, avant de retourner son arme contre lui. Ni l’un ni l’autre ne furent sérieusement blessés.
.A la lecture des dépêches de l’époque la similitude des faits est extrêmement frappante : « Selon les premières informations, l’attentat s’est déroulé à la porte de l’appartement du Commandant situé dans un pavillon proche de la Garde, entre la colonnade et l’entrée du Vatican, dénommée de Sainte-Anne. Au bruit des détonations, de nombreux gardes sont accourus… L’agresseur avait été introduit dans l’appartement du colonel et avait immédiatement fait feu sur celui-ci avant de retourner l’arme contre lui-même », écrit le rédacteur de l’APIC, le 8 avril 1959.
Le jour même le Vatican publie un bref communiqué expliquant les mobiles du crime. « L’ancien Garde insistait pour être repris en service, il avait été réformé à la suite d’un rapport médical révélant un syndrome de forme épileptique consécutif à un traumatisme de la boîte crânienne »
La sensation à tout prix
Trois jours plus tard, le 11 avril 59, dans un long article intitulé « sensation à tout prix » l’APIC constatait que « certains organes de presse et certains correspondants n’ont pas voulu se borner à la réalité telle qu’elle est, et ont échafaudé des suppositions, des théories, des élucubrations en vue de créer une sensation à tout prix. » L’APIC s’en prend surtout à « un journal de Suisse alémanique » qui avait affirmé qu’un malaise régnait depuis des années à la garde Suisse et qui s’était déjà manifesté lors de la nomination du colonel Nünlist. Plus loin le même journal, sous le titre « Le calvaire d’un Garde suisse pontifical victime d’un accident », soutenait que le garde avait été privé de ses droits à une pension et traité avec rudesse et dureté par le colonel Nünlist.
La version officielle révèle que le jeune homme avait été accidenté à sa descente du train à Rome. Il avait été néanmoins admis à titre d’essai à la Garde. Incapable de remplir correctement son service, il avait été licencié sur l’avis du médecin.
« En lisant ce journal de Suisse alémanique, nous ne pouvons donc nullement éviter l’impression que ce journal a voulu à tout prix nuire au commandant de la Garde pontificale », poursuit le rédacteur de l’APIC. Il est certain, concluait-il, « que la réussite du colonel Nünlist à la tête de la Garde Suisse ne plaît pas à tout le monde. Il est certain – au moins pour les gens bien renseignés – que le colonel Nünlist est fort apprécié aussi bien des officiers que de tous les hommes de la Garde et que celle-ci a une allure magnifique ». Le 6 mai 1959, le colonel Nünlist présida normalement la prestation des quarante nouveaux Gardes suisses. (apic/mp)
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