Emouvants adieux au commandant Alois Estermann

Suisse: Obsèques du commandant de la Garde Suisse à Beromünster

Beromünster/LU, 17 mai 1998 (APIC) Une foule émue de plus d’un millier de personnes, dont quelque 400 anciens gardes suisses, a pris part samedi à Beromünster, dans le canton de Lucerne, aux obsèques d’Alois Estermann. Le commandant de la Garde suisse a été abattu le 4 mai dans son appartement du Vatican en compagnie de son épouse Gladys par un vice-caporal de la Garde, Cédric Tornay, qui s’est ensuite donné la mort.

Les funérailles, présidées par l’évêque de Bâle, Mgr Kurt Koch, se sont déroulées dans l’église paroissiale de St-Etienne, en présence de représentants de l’Eglise et de délégations du gouvernement fédéral et du canton de Lucerne. Dans son homélie, Mgr Koch a sévèrement critiqué la presse à sensation. Un demi-millier de personnes a participé à

l’intérieur de l’église à la cérémonie empreinte d’émotion qui a duré deux heures, tandis qu’une foule encore plus importante suivait la messe à l’extérieur. Les autorités avaient installé des bancs et des haut-parleurs sur la place de l’église.

Les « spéculations lamentables » de la presse à sensation au pilori

Les évêques suisses sont reconnaissants à Alois Estermann avant tout pour sa grande fidélité à l’Eglise, a souligné Mgr Koch. Lors de leurs visites au Vatican, ils ont toujours été reçus avec une hospitalité bienveillante. L’évêque de Bâle a ensuite eu des mots très durs pour la presse de boulevard à laquelle il a reproché des « diffamations sans pitié » et des « spéculations lamentables ». Il a demandé à la foule de ne pas se laisser tromper par ce genre de sensationnalisme et de garder un bon souvenir d’Alois Estermann.

Lors des prières d’intercession, Mgr Koch n’a pas oublié le jeune meurtrier Cédric Tornay et sa famille. Il a également lu un télégramme du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Vatican, avec la bénédiction apostolique du pape Jean Paul II. Le pape a été très affecté par la tragique disparition du commandant Estermann, qui avait fait rempart de son corps en 1981 lors de l’attentat de la Place St-Pierre.

L’abbé Ernst Heller, curé de Kriens, a salué la mémoire d’Alois Estermann et de son épouse Gladys. Rappelant les activités d’Alois Estermann, il a souligné combien sa vie s’était déroulée de manière droite et vouée à un but. C’est avec modestie et conscience de son devoir qu’il a rempli sa tâche primordiale, à savoir protéger le pape. Prédécesseur d’Alois Estermann à la tête de la Garde Suisse, le colonel Roland Buchs – qui a accepté de reprendre du service pour une période intérimaire -, a relevé lui aussi la grande loyauté du défunt: Alois Estermann a toujours considéré et vécu son service à la Garde Suisse comme une vocation.

Les autorités fédérales étaient représentées par les divisionnaires Beat Fischer et Eugen Hofmeister. Le gouvernement du canton de Lucerne avait délégué les conseillers d’Etat Paul Huber et Klaus Fellmann. Le nonce apostolique à Berne, Mgr Oriano Quilici, marqué par la maladie, était également présent aux funérailles, ponctuées de moments de forte émotion comme lorsque trois jeunes filles chantèrent le Notre Père dans le dialecte vénézuélien de l’épouse du commandant Estermann, Gladys Meza Romero. Le commandant Estermann a été enseveli dans le cimetière paroissial où se trouve le caveau familial. Son épouse repose déjà depuis quelques jours dans son pays natal, le Vénézuela. (apic/job/be)

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