L’assassinat du premier président hutu démocratiquement élu Melchior Ndadaye, le 20 octobre 1993, a déclenché un embrasement général au Burundi. Les partisans du président se jetèrent sur les tutsis et les gens de l’UPRONA dans tout le pays avant que l’armée ne se lance dans des opérations de représailles. Il y eu alors en quelques mois au moins 100’000 morts et un très grand nombre de déplacés. Les tutsis qui ont échappé aux massacres se regroupés dans des camps autour des centre de paroisse ou régionaux. Aujourd’hui ces camps de déplacés existent toujours et rassemblent environ 300’000 personnes.

Quatre ans de massacres

Les hutus de leur côté, pourchassés par l’armée, se sont largement dispersés dans les collines ou la forêt et ont quitté en grand nombre le pays pour se réfugier au Rwanda, au Zaïre, ou en Tanzanie. C’est là, à l’extérieur, que la guérilla hutue s’est organisée avec notamment le Palipehutu. Lorsque le FPR tutsi a pris le pouvoir au Rwanda après le génocide de 1994, les réfugiés burundais ont été refoulés. Parallèlement, les tutsis ont également formé leur milice autour du PARENA (les fameux « sans-échecs »). C’est alors qu’a commencé la purification ethnique de Bujumbura. Certains quartiers sont ainsi devenus entièrement tutsis ou hutus, d’autres sont restés plus ou moins mélangés, d’autres enfin ont été vidés. Si la situation à Bujumbura semble aujourd’hui relativement apaisée, les milices hutus continuent de lancer régulièrement des attaques dans les collines suivies immédiatement de représailles de l’armée en mains tutsis.(apic/mp)

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