Niger: Le président Maïnassara critique la politisation de l’islam au Niger
Dakar, 29 mars 1998 (APIC) Le président du Niger, le général Ibrahim Baré Maïnassara, a dénoncé la politisation de l’islam dans son pays où le discours extrémiste religieux prend de plus en plus d’ampleur à cause de l’activisme des nombreux mouvements et associations islamistes implantés dans la région.
Le chef de l’Etat s’adressait à ses concitoyens, dans un message radio-télévisé impromptu diffusé vendredi soir, sur la situation politique et sociale du pays. L’islam, a-t-il déclaré, devient « un sujet de préoccupation négative » dans le pays. Il est « sectarisé, instrumentalisé ou politisé dans certaines de ses précieuses prescriptions », a-t-il notamment ajouté, faisant allusion aux nombreuses prises de positions des instances religieuses face au gouvernement.
Code de la famille et discrimination contre les femmes
La semaine précédente, une dizaine d’associations intégristes musulmanes avaient organisé un grand rassemblement populaire dans la ville de Maradi (environ 500 km à l’est du pays) pour exprimer leur opposition à un projet du gouvernement visant à introduire un code de la famille dans le pays et à ratifier la convention internationale contre la discrimination des femmes.
Le Niger, avec une population de 9 à 10 millions d’habitants, compte 98% de musulmans, une minorité de chrétiens (25.000) et d’animistes. L’église locale a célébré en janvier son cinquantenaire. Le pays est considéré comme le plus fondamentaliste en Afrique occidentale francophone. Dans le passé, plusieurs incidents à caractère religieux intégriste y ont eu lieu. Les violences intégristes les plus graves se sont produits en 1994, avec l’assassinat d’une dizaine d’agents des forces de l’ordre. En janvier dernier, des affrontements entre fondamentalistes musulmans et habitants d’un village situé à 200 km à l’ouest de la ville de Niamey, avaient fait une dizaine de blessés. (apic/ibc/be)
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