Après l’annonce des nouveaux tarifs douaniers de l’administration Trump, les vendeurs d’objets de dévotion américains sont très inquiets pour leur avenir. Crucifix, chapelets, statuettes, médailles, tableaux, images pieuses, sont effet dans leur majorité importés de Chine. Voir leur prix doubler pourrait bien faire chuter leurs ventes.
«Pour être honnête, nous essayons encore de comprendre», a expliqué au site catholique OSVnews Bridget Bowden, présidente du conseil d’administration de la National Church Goods Association à Glen Ellen, dans l’Illinois.
Le président Donald Trump a annoncé le 2 avril 2025 de nouvelles taxes à l’importation, dans le but de relancer l’industrie américaine. Dans cette guerre commerciale, la Chine est la première visée avec 145% de droits de douane. La Chine a répondu par une taxe de 84%.
Les droits de douane, s’il restent en place, feront nécessairement augmenter les prix , ce qui se traduira par des augmentations pour les clients, note James Dean, président de William J. Hirten Co, un distributeur en gros d’articles religieux basé à Attleboro, dans le Massachusetts.
La société a publié une alerte sur son site web, informant ses clients que les prix actuels sont en vigueur jusqu’au 19 mai et qu’en raison de la fluctuation des droits de douane, tout article en rupture de stock peut faire l’objet d’une modification de prix.
Les hosties et le vin de messes utilisés aux États-Unis sont généralement produits par des fournisseurs nationaux, tout comme une bonne partie des vêtements liturgiques. Ce marché ne devrait donc pas souffrir.
Mais les petits articles souvenir ou cadeaux, comme les chapelets, les crucifix, les statuettes, les médailles, les images pieuses, proviennent essentiellement de Chine. Voir leur prix au moins doubler va fortement impacter les ventes.
Les objets d’art religieux plus coûteux viennent plutôt de l’Union européenne. L’Italie, l’Espagne, la Belgique ou la Pologne comptent encore quelques manufactures religieuses. Leurs objets seront aussi soumis aux droits de douanes. Même s’ils sont moins exorbitants, ils auront un effet sur le prix de vente.
L’impact des droits de douanes touchera toute la chaîne d’approvisionnement et de vente, relève Robert C. Johnson, économiste et professeur associé à l’Université de Notre Dame. Il y a l’importateur, puis le grossiste, puis le détaillant et enfin le client. Ce schéma s’applique à des produits simples, mais si on importe diverses pièces de diverses provenances pour les assembler en un produit fini, la chaîne devient de plus en plus complexe. Au fur et à mesure que les produits sont transmis le long de la chaîne, chacun des agents qui la composent ajoute de la valeur.
Par ailleurs, M. Johnson relève que les droits de douane ne seront vraisemblablement pas répercutés à 100% sur l’entreprise importatrice. Dans la pratique, afin de maintenir leurs ventes, les fournisseurs étrangers peuvent absorber une partie des droits de douane en réduisant leurs marges.
Dans ce contexte tout n’est cependant pas noir pour les vendeurs d’objets religieux, estime James Dean. «Il était temps d’augmenter les tarifs. Tout le monde s’est habitué à des prix bas.» Beaucoup d’entreprises d’articles religieux ont fait faillite à cause des importations chinoises. «C’est désolant de voir ce qui est arrivé à l’industrie», conclut-il. (cath.ch/osvnews/mp)
Maurice Page
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