Cameroun: La Conférence des évêques décide de lutter contre la corruption dans le pays
Dakar, 14 janvier 1998 (APIC) L’Eglise camerounaise veut attirer l’attention du gouvernement sur le degré élevé de la corruption dans le pays. Elle n’a pas de moyens de pression politique à cet effet, mais mobilisera les populations, en impliquant fortement la jeunesse « dans la lutte contre le mensonge et la corruption », a déclaré sur les ondes de Radio France international Mgr André Wouking, président de la Conférence épiscopale du Cameroun.
Le prélat a dénoncé l’envahissement de tous les domaines d’activités de la vie nationale. « Les concours et examens se font à coup d’argent », a-t-il dit, ajoutant que la corruption se fait maintenant, au grand jour, « au vue et au su de tous ».
Dans un passe récent, l’Eglise camerounaise s’était distinguée par une position tranchée, en prônant le boycott des élections présidentielles qui avaient eu lieu le 12 octobre dernier, en raison de leur manque de transparence. Au Cameroun ou l’Eglise est considérée comme le « phare » de la vie publique. Au terme d’une Conférence nationale, les Eglises se sont prononcées pour une « lutte sans merci » contre la corruption dans le pays.
La corruption, fléau social qui gangrène les sociétés africaines en particulier, est quotidiennement sur la sellette. Elle est dénoncée régulièrement pour ses méfaits dans la société. En Afrique, on estime que les dessous-de-tables, les passes droits ou autres pots de vin ont une grande part de responsabilité dans la difficile situation socio-économique du continent.
Les conséquences négatives de ce fléau dans la bonne marche d’un pays sont telles que les organisations de la société civile, les partenaires au développement des pays africains font de la lutte contre la corruption un nouveau cheval de bataille au même titre que le respect des droits de l’homme et l’ouverture démocratique. (apic/ibc/mp)
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