Les gestes symboliques du pape François

Le début du pontificat de François boulverse le monde sensible à la simplicité des paroles et des gestes symboliques compréhensibles par tout le monde. Il est l’évêque de Rome, il privilégie pour l’instant la langue italienne pour s’exprimer et laisse le soin aux évêques du monde entier de faire leur travail de « traduction » dans les différentes cultures et sensibilités du monde. Par contre ses gestes symboliques ont déjà fait le tour du monde, accessibles et compréhensibles par tous. On retrouve ici toute la force du geste symbolique lorsqu’il s’incline, par exemple, devant la foule de la place St-Pierre (et à travers elle, le monde entier par l’intermédiaire des médias). Il a un sens profond du geste symbolique et des symboles qui réunissent bien au-delà des chrétiens, des croyants du monde entier et même des non croyants… J’ai l’impression qu’il y a comme une digue qui retenait l’Eau vive, qui s’est ouverte et qui irrigue le monde entier ! Je vous propose de savourer ces gestes symboliques simples mais d’une profondeur inouïe… attention ils peuvent nous bousculer comme l’Eau vive qui jaillit soudain de la digue qui s’ouvre brusquement !…

Il s’incline devant l’assemblée

Le pape François place la prière à la première place. Après avoir prié avec la foule pour son prédécesseur Benoît XVI, François demande à la foule de prier Dieu pour qu’il bénisse l’évêque de Rome: « la prière du peuple qui demande à Dieu la bénédiction pour son évêque. Faisons silence afin que vous fassiez cette prière sur moi ».  C’est à ce moment-là qu’il s’incline devant le peuple rassemblé sur la place. Un moment de silence impressionnant des miliers de fidèles que l’on est pas prêt d’oublier. C’est ensuite seulement que le nouveau pape bénit l’assemblée après avoir mis son étole.

Prions toujours les uns pour les autres a-t-il dit aussi à cette occasion. Non seulement le pape place la prière à la première place mais il donne à la prière des fidèles une force et une puissance impressionnante. La grâce de Dieu est donnée à toute l’église, à tout le Corps du Christ qui est unifié par le Christ et dans le Souffle de son Esprit. Le prêtre, l’évêque n’est pas le seul médiateur de la grâce, c’est l’Eglise dans son ensemble qui, dans le Souffle et la Parole à travers la prière reçois et donne la grâce. C’est le sacerdoce baptismale valorisé par Vatican II qui est réalement pris en compte. Ce qui n’enlève absolument rien à la vocation du prêtre, bien au contraire car c’est toutes ces grâces reçues par le Peuple de Dieu qui sont unifiés et offertes par le prêtre dans le sacrement de l’eucharistie, en particulier. François a certainement voulu signifier que c’est toute la prière du peuple qui devient bénédiction de Dieu à travers le vicaire du Christ. La prière est un échange, une communion, un dialogue (et non un monologue) entre l’évêque et son peuple sur un même chemin de fraternité et d’amour.

Le monde reconnaît dans les gestes et les paroles du pape, la vérité. Il est urgent que la vérité ne se réduise pas, comme on le croit trop souvent, à un raisonnement intellectuel. Faire la vérité est autre chose que dire la vérité. François fait advenir la vérité à travers tout ce qu’il est. Il ne joue pas un rôle, il ne remplit pas une fonction, il est vrai dans ses gestes et ses paroles.

Nous pouvons déjà dire que nous avons un grand pape !

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