Avec Vatican News
Après la mort d’un pape, c’est au collège des cardinaux que revient d’expédier les affaires courantes du Saint-Siège, sous l’autorité du Camerlingue. Les congrégations générales, convoquées par le doyen du collège cardinalice après le décès du pape ont ainsi un rôle essentiel dans la période de vacance du Siège apostolique, explique Olivier Bonnel pour le site Vatican News. Il s’agit avant tout de préparer ce qui est nécessaire à l’élection du prochain pape. Tous les cardinaux, électeurs (c’est-à-dire de moins de 80 ans) ou non électeurs, sont tenus d’y participer une fois convoqués par le doyen du Sacré Collège.
Cette fois-ci, l’élection du prochain pontife est très ouverte, de nombreux cardinaux ne se connaissent pas. Le dernier consistoire, au cours duquel François a créé 20 nouveaux cardinaux (voir notre dossier) date en effet de décembre 2024. Le pape François a fait notablement évoluer le collège cardinalice sous son pontificat. Les congrégations générales qui ont débuté revêtent un rôle plus important que par le passé.
Selon la Constitution Universi Dominici Gregis (Tout le troupeau du Seigneur), adoptée par Jean Paul II en 1996, puis complétée par Benoît XVI et par François, et qui fixe les règles en période de vacance du siège de Pierre, il y a deux types de congrégations. Les congrégations générales et les congrégations particulières. Les premières rassemblent tous les cardinaux présents, jusqu’au début de l’élection du pape, les secondes, qui traitent d’affaires mineures, sont un petit groupe composé du cardinal Camerlingue (le cardinal Kevin Farrell, ancien préfet du dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, et de trois cardinaux électeurs tirés au sort, parmi les trois ordres du collège: cardinaux-évêques, cardinaux-prêtres et cardinaux-diacres. Ces trois cardinaux voient leur charge durer trois jours avant un nouveau tirage au sort.
Lors des premières congrégations générales, les cardinaux présents doivent prêter serment d’observer les prescriptions de la Constitution apostolique et de garder le secret. Il ne s’agit pas, en effet, d’ébruiter les questions délicates qui touchent l’avenir de l’Église catholique, tout comme les premières « tendances » concernant l’élection du futur pape.
La première congrégation générale est d’ordinaire consacrée au règlement des questions « urgentes », comme la date et les dispositions des funérailles du Souverain pontife (qui doit avoir lieu entre le 4e et le 6e jour après le décès), ou l’approbation des dépenses nécessaires pour le Saint-Siège jusqu’à l’élection du futur pontife. Est également annulé l’anneau du pêcheur (l’insigne que reçoit le pape lors de l’inauguration solennelle du pontificat et qui représente saint Pierre pêchant au filet dans sa barque). Des questions plus prosaïques mais néanmoins importantes sont également discutées, comme la répartition des locaux à la résidence Sainte-Marthe pour l’hébergement des cardinaux.
La date du conclave n’est décidée en congrégation générale que lorsque tous les cardinaux électeurs sont présents à Rome. Un peu à la manière d’un synode, ces congrégations restent essentielles pour les cardinaux car elles permettent des échanges francs – et minutés – et de mieux se connaître pour des pasteurs qui viennent des cinq continents et incarnent l’universalité de l’Église. Un temps de rencontre et de maturation indispensable à l’élection du prochain chef de l’Église catholique. Car l’élection d’un pape, faut-il le rappeler, n’est précédée d’aucune « campagne électorale ». (cath.ch/vatnews/bh)
Rédaction
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/des-congregations-generales-pour-quoi-faire/