Nigeria: Mise en garde du gouverneur de Zamfara contre les chrétiens
Lagos, 6 décembre 1999 (APIC) Le gouverneur de l’Etat de Zamfara, au nord-ouest du Nigeria, n’est pas content des critiques et des remarques des chrétiens de sa province contre la charia, la loi islamique imposée par lui fin octobre dernier. Ahmed Sani en effet aux chrétiens de respecter ce que « les musulmans ont choisi pour eux-mêmes ».
Dans une lette ouverte qu’il a publié dans un quotidien local, Ahmed Sani a indiqué que l’adoption, par le parlement de l’Etat, de la loi islamique à son initiative, est une promesse faite aux électeurs pendant la campagne qui a conduit à son élection. Les chrétiens qui ne sont que minoritaires dans l’Etat ne devrait pas critiquer cette mesure, a-t-il dit. Selon Sani, la charia est « obligatoire » pour tout musulman qui croit en la religion du prophète Mahomet. La nouvelle disposition religieuse, dit-il, a pour but de décourager les vices et acte criminels tels que l’alcoolisme, la prostitution, les jeux de hasard, les vols à mains armées.
L’introduction de la charia à Zamfara où elle sera appliquée de façon définitive à partir du 27 janvier prochain, a suscité de vives critiques dans le reste du pays. Le président fédéral, le général Oluségun Obasanjo, un chrétien du sud qui a plusieurs fois condamné cette décision des dirigeants de l’état, affirmé que la semaine dernière que la charia n’entrera pas en vigueur et que la tentative de l’imposer se dissipera.
Le Nigeria, pays le plus peuplé de l’Afrique avec 120 millions d’habitants compte 45% de musulmans et 45% de chrétiens. Une nouvelle constitution adoptée en mai dernier par les dirigeants militaires, souligne le caractère laïc du pays. mais de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une révision constitutionnelle dans le but de donner une plus grande autonomie aux états de la fédération. Ces appels font suite à l’introduction de la charia dans l’Etat de Zamfara. (apic/ibc/tg/pr)
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