Le gouvernement israélien a annoncé dans la nuit du 4 au 5 mai 2025 une nouvelle campagne militaire dans la bande de Gaza. L’armée prévoit la «conquête» du territoire palestinien, ce qui nécessitera, selon elle, le déplacement interne de «la plupart» de ses habitants. L’armée a ainsi rappelé des «dizaines de milliers de réservistes».
La quasi totalité des habitants de Gaza ont déjà été déplacés à plusieurs reprises depuis le début de la guerre, il y a 18 mois. Ils subissent en outre, depuis le 2 mars 2025, un blocus complet de toute nourriture, médicaments, carburants, qui a plongé la population dans une très grave crise humanitaire. Ce blocus est « utilisé par Israël comme une arme de guerre et un moyen de punition collective illégale », dénonce dans un communiqué du 7 mai 2025 Amnesty International. « Il s’agit d’une violation flagrante du droit international humanitaire, qui interdit strictement les punitions collectives et exige de toutes les parties qu’elles permettent et facilitent la fourniture d’une aide humanitaire impartiale aux civils dans le besoin. »
« Les projets d’Israël visant à contrôler et à militariser la distribution de l’aide humanitaire compromettront également la fourniture indépendante et impartiale d’une aide essentielle à une population qui en a cruellement besoin », remarque encore l’ONG de défense des droits humains.
Curé de la paroisse catholique latine dédiée à la Sainte Famille de la ville de Gaza, le Père Gabriel Romanelli a expliqué pour sa part à l’agence de presse catholique KNA que la peur des habitants de Gaza, déjà écrasante, était encore montée d’un cran.
Dans la paroisse, «on essaie de garder son calme», a confié le missionnaire de l’Institut du Verbe Incarné. «Nous prions, nous proposons des activités pour les enfants et les familles ainsi qu’une aide psychosociale et nous poursuivons notre travail d’aide avec ce que nous avons.»
L’annonce israélienne est d’autant plus difficile à vivre que la paroisse a perdu le mois passé l’un de ses soutiens moraux les plus précieux, celui du pape François. «Tous les jours à 20h, François nous appelait, rappelait le 25 avril 2025 le religieux argentin à cath.ch. Un rituel que nous attendions tous avec impatience.»
«Nous sommes entre les mains de Dieu et de quelques personnes de bonne volonté dans le monde, dans l’espoir qu’ils arrêtent cette guerre folle», a ajouté encore le curé de Gaza. (cath.ch/com/ag/kna/lb)
Lucienne Bittar
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