La revue Non tutti sanno (Tous ne le savent pas), éditée sous la supervision du journaliste Roberto Monteforte, rend hommage dans son dernier numéro au pape défunt, qui fut «la voix et l’espérance des détenus», et revient sur les dures conditions de vie des prisonniers.
Durant son pontificat, le pape François s’est rendu à 16 reprises dans un établissement pénitentiaire. La revue relate sa rencontre extraordinaire avec des prisonniers lors de l’ouverture de la Porte Sainte à la prison de Rebibbia, en décembre 2024.
Avec ce geste exceptionnel, le pape François invitait le monde extérieur à ne pas oublier les détenus, au moins pendant l’année jubilaire. «Se placer parmi les gens comme le fait le Saint-Père, répond au besoin d’un monde dans lequel les personnes deviennent de plus en plus distants, malgré le fait que les réseaux sociaux offrent une proximité fictive», avait alors commenté le Père Lucio Boldrin, aumônier de l’établissement.
Comme le précise Vatican News, cette édition met ainsi l’accent sur un «paradoxe». Le témoignage de proximité du pape François envers la population carcérale et son invitation constante à l’espérance ont reçu de nombreuses marques de reconnaissance. Ses appels à améliorer les conditions de vie des détenus et à réduire notamment la surpopulation carcérale sont restés lettre morte par contre.
La prison de Rebibbia est l’une des plus grandes d’Italie, avec 1585 détenus pour une capacité de 1170, avait expliqué en décembre 2024 la directrice de la prison Teresa Mascolo. «La surpopulation est un problème grave: dans des cellules de neuf mètres carrés, on peut trouver jusqu’à six détenus âgés de 21 à 85 ans et avec une seule salle de bain», avait précisé le Père Lucio Boldrin.
L’aumônier de la prison de Rebibbia avait aussi évoqué pour Vatican News le problème de l’éloignement des proches du fait que de nombreux détenus sont étrangers ou que leurs familles vivent loin: «Le silence qui s’installe progressivement autour d’eux pendant la détention est une nouvelle punition. Et puis il y a la peur de sortir de prison et de se retrouver dans la solitude, surtout pour ceux qui ont purgé des peines plus longues.» Ces facteurs réunis expliquent en partie l’augmentation du nombre des suicides, avait-il alors estimé.
La dernière édition de la revue des détenus de Rebibbia rend du reste hommage à deux détenus qui se sont récemment donné la mort dans les prisons italiennes. (cath.ch/vn/arch/lb)
Lucienne Bittar
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