France: Assemblée plénière des évêques à Lourdes
Paris, 17 novembre 1999 (APIC) Le manque de prêtres – dans dix ans la France n’en comptera plus que 5’000 – et la place des laïcs dans l’Eglise ont été au centre des débats de l’assemblée plénière des évêques de France tenue à Lourdes la semaine dernière. Mgr Louis-Marie Billé, président de la Conférence des évêques a « relu », mardi devant la presse à Paris, les enjeux de cette assemblée. Il a insisté sur la continuité avec les rencontres précédentes.
Mgr Billé aime voir dans le cru 1999 de l’assemblée plénière des évêques une continuité : « Continuité par rapport à la « Lettre aux catholiques de France » et son appel à aller au coeur de la foi, par rapport au synode sur l’Europe, préoccupé de retrouver l’originalité de la foi chrétienne, continuité encore par rapport à la manière dont le pape nous a conduits vers l’année jubilaire ».
Le président de la conférence épiscopale se félicite du climat de prière, d’espérance, de communion et d’engagement fraternel qui a permis aux évêques, aux 670 jeunes prêtres et aux 100 diacres invités de vivre ensemble une démarche de conversion inscrite dans la dynamique jubilaire. Il a évoqué la joie de s’être rencontrés entre ministres ordonnés ainsi que « la joie sans doute un peu hésitante dans un premier temps de reconnaissance mutuelle entre les prêtres nouvellement ordonnés et les diacres, dans la conscience que la collaboration entre les uns et les autres sera demain un élément clé de la vie des communautés ecclésiales. »
Mais Lourdes fut aussi le temps du travail sur le dossier de l’appel au sacerdoce. Mgr Billé ne cache pas l’ampleur des difficultés sachant que la moitié des prêtres en fonction devrait partir à la retraite d’ici 5 ans et qu’en 2009, la France n’en comptera pas plus de 5’000, soit guère plus de 50 en moyenne par diocèse. Autre difficulté : la différence de sensibilité entre génération des jeunes, minoritaire, et la génération âgée. « Il nous faut susciter des manières de vivre le ministère presbytéral qui soient suffisamment parlantes, pour que ce ministère puisse être à la fois compris et désiré », explique l’évêque. Sans toutefois lever le voile sur ces chemins nouveaux…
La famille premier espace d’engagement religieux et social
Mgr Billé en dégage deux points saillants du texte voté en assemblée sur « L’Apostolat des laïcs, la libre association des fidèles en vue de l’Apostolat : orientations pastorales », Un, la prise en compte d’une situation qui a beaucoup évolué – en même temps que la société – et du dépassement de beaucoup de clivages anciens. Deux : la vigueur de l’appel à prendre le chemin de disciples du Christ. « Nous avons voulu faire retentir à nouveau les appels de l’exhortation apostolique de Jean Paul II ’Christi Fideles Laici’ avait adressée aux mouvements d’apostolat des laïcs. « Des divers champs que Jean Paul II ouvrait, je voudrais en souligner un. Nous parlons dans notre document, à la suite du pape, de la famille comme du premier espace de l’engagement social. Même blessée, la famille conserve sa vocation à être un lieu d’amour réciproque et d’apprentissage de la vie ». Chacun aura reconnu une allusion au fameux Pacte civil de solidarité (PACS), dont l’adoption préoccupe l’épiscopat français.
La pétition pour la remise de la dette est également à l’agenda des Eglises. Mgr Billé fait valoir que le pape, de par son impatience même à voir se concrétiser les engagements des pays créditeurs, encourage les évêques à faire pression pour que les choses évoluent. Notamment en invitant les chrétiens à s’engager dans les produits d’épargne solidaire et autres placements éthiques.
La télévision catholique du diocèse de Paris ? « Nous en avons parlé, en assemblée et dans les couloirs, mais je n’ai rien de nouveau à ajouter », répond, circonspect, le prélat. (apic/jcn/mp)
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