La remise du pallium, une tradition relancée par Léon XIV

Ce 29 juin 2025, en la fête des saints Pierre et Paul, Léon XIV imposera le pallium aux nouveaux archevêques nommés au cours des 12 mois écoulés. Il renouera ainsi avec une tradition modifiée par François.

De 2015 à 2024, le pape argentin se contentait de bénir le pallium et de le présenter aux nouveaux archevêques. Mais c’est dans leurs diocèses respectifs qu’il se le faisait remettre, en général par le nonce apostolique en poste dans le pays.

Cette année, Léon XIV remettra le pallium à 54 archevêques ayant pris possession de leur nouveau diocèse au fil des 12 derniers mois. Cinquante d’entre eux ont été nommés par le pape François et quatre par Léon XIV (au Brésil, au Vietnam, en Argentine et en Italie).

Deux Français figurent dans la liste: Mgr Susitino Sionepoe, archevêque de Nouméa en Nouvelle-Calédonie, et Mgr Jérôme Beau, archevêque de Poitiers, tous deux nommés par le pape François en janvier 2025. Parmi les archevêques des diocèses les plus importants représentés cette année figurent ceux de Caracas (Venezuela), Dakar (Sénégal), Varsovie (Pologne), Bangkok (Thaïlande) ou encore Galveston-Houston et Boston (États-Unis).

Deux cardinaux figurent dans la liste: le cardinal sud-africain Stephen Brislin, transféré du diocèse du Cap à celui de Johannesburg en octobre 2024, et le cardinal américain Robert Walter McElroy, transféré du diocèse de San Diego à celui de Washington en janvier 2025.

Les origines du pallium

Cette bande d’étoffe de laine de 5 cm de large, se divisant en deux bandes d’environ 30 cm de long, est portée par le pape et par les primats et archevêques à l’avant et à l’arrière de la chasuble lors des cérémonies les plus importantes. Elle marque leur lien avec le pape et constitue un signe d’autorité dont certaines sources en font remonter l’origine au christianisme grec de l’Antiquité, alors que d’autres lui identifient une origine proprement romaine et civile. Tertullien associait le pallium, qui était alors un manteau romain simple, au Christ, et en préconisait l’usage chez les chrétiens.

Alors que le port du pallium déclinait dans la société romaine, il fut adopté de plus en plus largement dans l’Église latine à partir du VIe siècle. En Occident, on sait notamment que saint Césaire d’Arles reçut en 513 le pallium des mains du pape Symmaque lorsqu’il en fit son vicaire pour la Gaule. Saint Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, accordait le pallium aux évêques qu’il souhaitait honorer d’une manière particulière. Dès le IXe siècle, tous les métropolitains pouvaient le porter dans leur territoire ecclésiastique et devaient en faire la demande au Saint-Siège.

La laine des agneaux bénis

Six croix noires ornent le pallium: elles sont placées à l’avant, à l’arrière, sur chaque épaule, ainsi qu’aux extrémités des bandes pendantes devant et derrière. Les croix situées à l’avant, à l’arrière et sur l’épaule gauche comportent également une épingle, appelée spinula (un mot latin signifiant «petite épine»). Ces croix sont parfois ornées de pierres précieuses.

La laine est issue de deux agneaux apportés lors de la fête de sainte Agnès, chaque 21 janvier, depuis Tre Fontane (lieu du martyre de saint Paul) à la basilique Sainte-Agnès sur la Via Nomentana. Après avoir été bénis, les agneaux sont présentés au pape, puis confiés aux sœurs qui résident à la basilique Sainte-Cécile de Trastevere.

Remplacement pour le pallium du pape

Peu avant Pâques, les agneaux sont tondus et leur laine est utilisée pour confectionner les pallia des archevêques nouvellement nommés. Autrefois, les religieuses les fabriquaient elles-mêmes, mais désormais, chaque pallium ne contient qu’une portion de la laine des deux agneaux bénis, et leur fabrication est confiée à une entreprise spécialisée.

Lors de sa propre messe d’installation, le 18 mai dernier, le pape Léon XIV devait en principe se faire imposer le pallium par le cardinal protodiacre Dominique Mamberti. L’hospitalisation du cardinal français, victime d’un malaise au début de la cérémonie, avait provoqué son remplacement pour ce rite par le second cardinal-diacre par ordre d’ancienneté: le cardinal italien Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie. (cath.ch/imedia/cv/rz)

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