Les enfants américains pourront être soustraits aux «livres LGBT» à l’école

La Cour suprême des États-Unis a statué, le 27 juin 2025, que les écoles devaient donner aux enfants la possibilité de refuser, pour des raisons religieuses, d’écouter la lecture à haute voix de livres d’histoires mettant en scène des personnages LGBT. Une décision saluée par la Conférence épiscopale.

L’affaire ‘Mahmoudv.Taylor’ a débuté en novembre 2022, dans le comté de Montgomery, dans l’État du Maryland. Elle a éclaté lorsque le conseil d’éducation locale a introduit une sélection de livres «LGBTQ+ inclusive» dans le programme d’anglais des écoles primaires. Face à la suppression par le district de la possibilité pour les parents de retirer leurs enfants de ce programme, plusieurs familles ont engagé une action en justice.

L’un des livres, Uncle Bobby’s Wedding, met en scène un personnage homosexuel qui se marie, tandis qu’un autre, Born Ready: The True Story of a Boy Named Penelope, traite d’un enfant transgenre.

Des idéologies politiques?

Trois groupes de parents, comprenant des musulmans, des catholiques romains et des chrétiens orthodoxes, se sont plaints que la politique du conseil scolaire obligeait leurs enfants à entendre des histoires qui, selon eux, promouvaient «des idéologies politiques sur la vie familiale et la sexualité humaine qui sont incompatibles avec la science, le bon sens et le bien-être des enfants», rapporte le journal The Guardian.

Après maints rebondissements procéduraux, la Cour suprême a statué fin juin 2025 en faveur du groupement de parents. L’arrêt signifie que le conseil de l’éducation du comté de Montgomery doit accorder des possibilités de retrait pour les enfants.

Respect des croyances ou atomisation de la société?

Dans son arrêt, le juge conservateur Samuel Alito a indiqué: «Nous reconnaissons depuis longtemps le droit des parents à diriger l’éducation religieuse de leurs enfants. Et nous avons considéré que ces droits sont violés par les politiques gouvernementales qui interfèrent de manière substantielle avec le développement religieux des enfants. »

La juge libérale Sonya Sotomayor a relevé, de son côté, que l’éducation publique était censée être une expérience unificatrice pour les enfants et «le moyen le plus répandu de promouvoir notre destin commun». Elle a ajouté que ce concept deviendrait «un simple souvenir» si les élèves étaient «isolés de toute exposition à des idées et à des concepts susceptibles d’entrer en conflit avec les croyances religieuses de leurs parents».

Les catholiques divisés

Dans une prise de position, Mgr Kevin C. Rhoades, président du Comité sur la liberté religieuse de l’USCCB, a exprimé un clair soutien à la décision de la Cour suprême. L’évêque a appelé au droits des parents de constituer les «éducateurs principaux» de leurs enfants, particulièrement sur des sujets de religion et de morale.

L’association américaine Catholics for Choice (CfC), a, elle, vivement critiqué la décision. « La Cour suprême a décidé que les parents pouvaient enseigner à leurs enfants à discriminer et à juger les personnes qui sont différentes d’eux, a regretté Taylor Tuckerman, vice-président du CfC. Il est également important que les enfants apprennent que nos différences – la religion, l’orientation sexuelle, l’expression du genre, la race, les origines économiques et autres – contribuent à la prospérité de la communauté et qu’il n’y a pas lieu d’en avoir honte.» (cath.ch/guardian/com/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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