Est de la RDC, la situation des déplacés reste dramatique

Malgré l’accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), signé le 27 juin 2025 par le Rwanda et la RDC à Washington, la population du Nord- et du Sud-Kivu continue de souffrir. C’est ce qu’indique un rapport envoyé à l’agence Fides par l’ACMEJ, une association de la société civile locale.

De vastes zones du Nord- et du Sud-Kivu sont tombées aux mains des guérilleros du M23 soutenus par les troupes rwandaises. «Dans l’est de la RDC, les femmes et les enfants déplacés continuent de souffrir dans les centres d’accueil de Lubarika, Luvungi, Nyamoma/Sange et dans la ville d’Uvira», affirme l’Association contre le mal et pour l’encadrement de la jeunesse (ACMEJ). Ceux qui n’ont pas trouvé de place dans les camps d’accueil sont contraints de dormir dans des écoles et des églises, qu’ils évacuent chaque jour durant la journée pour permettre leur bon fonctionnement. L’ACMEJ signale encore qu’en raison du manque de médecins et d’infrastructures sanitaires, le nombre de décès parmi les malades est en hausse.

Le retrait des forces rwandaises soumis à conditions

Le calme n’est pas encore revenu malgré l’accord de paix. Celui-ci prévoit la «levée des mesures défensives du Rwanda» dans un délai de trois mois, avec le retrait des soldats rwandais de la RDC et la neutralisation par Kinshasa des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), créées par d’anciens dirigeants hutus liés au génocide rwandais de 1994 et considérées par Kigali comme une menace existentielle.

De nouveaux affrontements ont été signalés dans les territoires de Walungu et Fizi, dans le Sud-Kivu, provoquant de nouvelles vagues de déplacements de population. «De hauts responsables rwandais affirment qu’ils ne retireront pas leurs troupes déployées dans l’est de la République démocratique du Congo tant que les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) n’auront pas été neutralisées», indique le communiqué. Le premier juillet, l’agence Fides citait « une source de l’Église à Bukavu » pour qui il y aurait là un « piège évident »: « Les FDLR sont peu nombreuses (…) et incapables de mener une attaque contre le Rwanda. Mais elles sont commodes pour justifier la présence de l’armée rwandaise au Congo. »

«Les analystes locaux et les défenseurs des droits de l’homme contactés par l’ACMEJ estiment que le régime rwandais n’a pas renoncé à occuper l’est de la RDC pour exploiter ses ressources minières», conclut l’ACMEJ. (cath.ch/fides/lb)

Lucienne Bittar

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